Zurich (awp) - Vifor Pharma devrait passer sous contrôle étranger. Un jour seulement après que la société pharmaceutique a confirmé des discussions avec CSL, l'offre officielle a été présentée mardi. L'entreprise australienne de biotechnologie veut payer près de 11 milliards de francs suisses pour Vifor. Une reprise que le chef de CSL voit en premier lieu comme stratégique.

Selon les communiqués des deux entreprises, les Australiens proposent 179,25 dollars américains par action du groupe saint-gallois, ce qui correspond à près de 167 francs suisses par titre. La nominative Vifor avait terminé la séance boursière à 140,30 francs suisses lundi.

Les premières spéculations autour d'un intérêt australien pour Vifor sont apparues début décembre. Le titre avait alors bondi de 35%. L'offre faite mardi représente une prime de 61% par rapport au cours de clôture de l'action Vifor Pharma au 1er décembre.

CSL met ainsi 11,7 milliards de dollars, soit 10,9 milliards de francs suisses, sur la table pour la reprise de Vifor. Quant au conseil d'administration du groupe saint-gallois, il soutient l'offre, précise le communiqué. Le plus grand actionnaire, le financier Martin Ebner, qui détient 23,2% des parts, va lui aussi proposer ses actions.

L'offre de reprise devrait débuter vers le 18 janvier. La transaction pourrait alors être conclue vers le milieu de l'année prochaine, à condition qu'au moins 80% de tous les titres Vifor soient proposés.

Les maladies rénales, marché à forte croissance

Avec Vifor Pharma, CSL intègre dans son portefeuille une entreprise qui dispose d'une activité "durable et en croissance" avec des positions de leader dans des domaines d'activité complémentaires et proches l'une de l'autre.

La société australienne élargit son propre portefeuille de sept produits commercialisés et renforce de la sorte son positionnement dans plusieurs domaines. Il en résulte que Vifor Pharma est un "partenaire de choix" pour les innovations dans le domaine des maladies rénales.

"Il n'est pas question pour nous de dégager de larges synergies", a expliqué Paul Perreault, directeur général de CSL, lors d'une conférence avec des analystes. Raison pour laquelle on ne peut pas non plus considérer ce rachat comme une transaction pharmaceutique "typique", où l'objectif est de réduire les coûts le plus que possible.

"Nous avons opté pour Vifor parce que nos activités se complètent bien", poursuit M. Perreault. Il y a quelques années déjà, le groupe s'était penché sur Vifor. La reprise de la société suisse permettrait à la fois une expansion géographique et un accès à de nouvelles indications porteuses de croissance.

Le patron de CSL est convaincu que le marché des maladies rénales devrait à lui seul doubler aux Etats-Unis, passant de 13 milliards de dollars en 2020 à plus de 25 milliards de dollars en 2026. CSL pourrait de la sorte prendre une part active à cette évolution prometteuse grâce à l'acquisition de Vifor.

À la clôture, la nominative Vifor a pris +12,6% à 158,00 francs suisses, surperformant largement le SLI, qui a reculé de 1,1%.

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