Zurich (awp) - Villars Holding a vu sa performance semestrielle fortement affectée par les mesures imposées pour lutter contre la propagation de la Covid-19 en début d'année, ce qui s'est traduit notamment par la fermeture de la plupart des établissements de restauration rapide du groupe jusqu'à fin mai.

Le chiffre d'affaires consolidé pour les six premiers mois de 2021 accuse un repli de 9,4% par rapport à la même période un an plus tôt, à 26,3 millions de francs suisses. Fermés du 1er janvier au 30 mai, les 26 bars à café Pause-Café et Xpresso-Café exploités par la holding fribourgeoise ont vu leurs recettes fondre de 84,0% à 0,67 million.

Les ventes au détail - Restoshop et Suard - ont quant à elles renoué avec la croissance (+3,2%) à 25,5 millions de francs suisses, mais restent toutefois largement en dessous du niveau de 2019 (-31,1%), indique mardi l'entreprise cotée sur SIX dans un communiqué publié après la clôture boursière.

La croissance des ventes de carburant et des magasins s'est établie respectivement à 1,8% et à 6,6%, une progression soutenue par l'appréciation du prix de l'essence, qui a plus que compensé le recul de 5,7% des volumes de carburant écoulés. Toutefois, les horaires restreints et l'astreinte au télétravail ont freiné cette évolution positive.

Cas de rigueur invoqué

Le résultat d'exploitation (Ebit) n'en a pas moins quasiment triplé par rapport à l'exercice précédent, à 0,69 million de francs suisses, contre un débours de 0,77 million au premier semestre 2020, grâce notamment aux aides financières pour cas de rigueur instaurées par la Confédération pour le secteur de la restauration.

Cela a permis au groupe de boucler le semestre sur un bénéfice net de 0,45 million de francs suisses, soit 4,48 francs suisses par action, contre une perte de 8,39 francs suisses par titre douze mois auparavant.

Compte tenu des incertitudes économiques liées à la pandémie, et malgré la vaccination en cours, l'Assemblée générale du 12 mai dernier a accepté sur proposition du conseil d'administration de ne pas verser de dividende en 2021, comme en 2020.

Négociations en cours

Pour la suite de l'exercice, la direction s'attend à voir la crise sanitaire continuer de peser sur les résultats de la holding "sans que ses effets puissent être chiffrés avec exactitude" en raison notamment de l'issue incertaine des discussions en cours avec les bailleurs.

Interrogé par AWP au sujet des économies visées par ces négociations, le président du conseil d'administration Andreas Giesbrecht estime qu'il est encore "trop tôt pour faire des prévisions".

Grâce aux mesures de réduction de l'horaire de travail (RHT), le groupe est parvenu à éviter jusqu'ici "tout licenciement lié à la pandémie et à la baisse de la marche des affaires subséquente", a-t-il poursuivi, précisant que l'effectif est resté stable "si l'on exclut les fermetures d'établissements chez Pause-Café intervenues en 2020".

Evoquant des chiffres "largement biaisés" par les mesures sanitaires, le dirigeant s'est félicité du redressement de Restoshop et Suard. Pour la suite des opérations, M. Giesbrech a indiqué ne pas s'attendre "en principe" pas à de nouvelles aides à fonds perdu, "mais ceci dépendra de l'évolution de la pandémie et des mesures prises par la Confédération".

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