New York (awp/afp) - La Bourse de New York recule jeudi après des créations d'emplois plus solides que prévu dans le secteur privé en décembre aux Etats-Unis, ce qui pourrait encourager la Fed à encore relever les taux d'intérêt.

L'indice Dow Jones lâchait 0,99%, le Nasdaq, à dominante technologique 1,10%% et le S&P 500 reculait de 1,03% vers 15H30 GMT.

Au cours du dernier mois de l'année 2022, 235.000 emplois ont été créés par les entreprises privées, selon l'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab, soit bien plus que les 148.000 à 153.000 qui étaient attendus par les différents économistes.

Le marché du travail reste donc apparemment très solide, ce qui ne va pas dans le sens d'une baisse de l'inflation.

"Cela conforte les attentes selon lesquelles les taux d'intérêt de la banque centrale américaine vont rester plus hauts plus longtemps", ont résumé les analystes de Schwab. Des taux d'intérêt plus forts ne sont pas une bonne chose pour les comptes des entreprises et donc les cours boursiers, selon les analystes.

Le dollar a réagi en grimpant de plus de 1% face à la livre et de 0,57% face à l'euro. Quant aux taux obligataires sur les bons à dix ans, ils repartaient à la hausse à 3,76% contre 3,68% la veille à 14H50 GMT.

Les statistiques de la firme de traitements des fiches de paie ADP sont toutefois souvent à prendre avec des pincettes, soulignait toutefois Rubeela Farooqi, économiste en chef chez HFE et "nous invitons à être prudents sur les extrapolations".

Néanmoins, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage, également publiées jeudi, ont aussi montré que "les employeurs ne se séparent pas massivement de leur personnel", a-t-on souligné chez Oxford Economics.

Elles sont tombées fin décembre à leur plus bas niveau depuis trois mois, avec 204.000 inscriptions sur la semaine, selon le département du Travail.

Les chiffres officiels de l'emploi pour décembre sont attendus vendredi. Les analystes prévoient 210.000 créations d'emplois après 265.000 en novembre et un taux de chômage stable à 3,7%, selon le consensus de Briefing.com.

Autre indicateur qui n'a pas aidé à améliorer l'humeur des investisseurs, le déficit commercial américain a fondu à son plus faible niveau depuis septembre 2020. La chute des importations, quoique favorable aux comptes de la nation, peut refléter un ralentissement de l'activité et des échanges avec la Chine notamment.

Si le marché de l'emploi dans son ensemble est encore solide, des pans du secteur de la technologie commencent nettement à faiblir.

Le titre du géant de la distribution en ligne Amazon fléchissait de 1,13% à 84,18 dollars, son niveau plus faible depuis quatre ans.

Le groupe de Jeff Bezos, qui emploie 1,5 million de personnes dans le monde et a embauché à tour de bras depuis la pandémie, a annoncé mercredi soir "un peu plus de 18.000" suppressions de postes, la plus forte réduction d'effectif jamais enregistrée par l'entreprise.

Ce projet de suppressions d'emplois est le plus important et le dernier en date d'une série de restructurations touchant le secteur de la tech, de Meta à Twitter.

Le titre de la chaîne de magasins d'articles pour la maison Bed Bath and Beyond s'écroulait de 22,22% à 36,50 dollars vers 15H20 GMT. L'action est au plus bas depuis trente ans alors que l'enseigne a reconnu qu'une faillite n'était pas exclue.

L'entreprise fait face depuis plusieurs mois à une diminution de la fréquentation dans ses magasins et à des difficultés d'approvisionnement et d'inventaire.

La chaîne de pharmacies et de drugstores Walgreens perdait 6,67% après avoir annoncé des résultats trimestriels meilleurs que prévu en terme de vente mais plombés par une énorme provision de 3,7 milliards de dollars pour financer un accord à l'amiable qui va solder les poursuites liées à la crise des opiacés.

Des laboratoires et des distributeurs pharmaceutiques américains sont accusés d'avoir, à partir de 1996, fait la promotion agressive d'antidouleurs aux opiacés délivrés uniquement sur ordonnance.

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