WBA a pourtant doublé d'échelle entre la grande crise financière et aujourd'hui, notamment suite à l'acquisition du britannique Boots finalisée fin 2014. En revanche, le groupe a souffert d'une érosion continue de ses marges ; idem pour sa rentabilité, malgré un levier financier qui quintuple sur la période. 

Derrière ce désastre, on retrouve les habituels suspects : acquisitions mal intégrées ; rachats d'actions massifs mais sans queue ni tête, c'est-à-dire réalisés à des valorisations trop élevées, là où il fallait plutôt privilégier le désendettement ; et, sur le terrain, concurrence féroce de CVS, d'Amazon et du e-commerce en général.

Une première lumière apparaît peut-être au bout du tunnel, car Boots vient à peine de parvenir à transférer les £4.8 milliards d'obligations financières liées à ses plans de pensions à l'assureur Legal & General. Cette dette représentait un obstacle substantiel à une cession du britannique, en vente depuis 2021.

Non seulement l'obstacle est tombé, mais en plus Boots semble en voie de redressement après une séquence compliquée et des fermetures de magasins en série. Les ventes se ressaisissent, les marges aussi. Une cession entre dix et douze fois le profit d'exploitation rapportait autour de $5 milliards à WBA.

Voilà qui améliorait nettement sa solvabilité. L'an passé, le groupe tirait encore davantage sur sa structure financière déjà tendue pour acquérir VillageMD et chercher de nouveaux relais de croissance dans les services médicaux. 

Les étoiles pourraient donc s'aligner, même si WBA n'est pas au bout de ses peines. Sa directrice générale, débauchée de chez Starbucks il y a deux ans pour revitaliser le réseau de magasins, a été remerciée suite à l'échec de sa stratégie.