New York (awp/afp) - Les actionnaires de Disney sont appelés à trancher mercredi la longue joute liée à la gouvernance du géant du divertissement, au cours de l'une des assemblées générales les plus coûteuses et les plus suivies de longue date.

Au coeur de l'histoire figure l'investisseur milliardaire Nelson Peltz, de la société d'investissements Trian Capital, qui a vertement critiqué le conseil d'administration de Disney au sujet de la direction du groupe.

Il réprouve le retour aux commandes de Bob Iger --qui avait déjà dirigé le groupe de 2005 à 2020-- et le renvoi de celui que ce dernier avait lui-même choisi comme successeur.

En novembre 2022, Disney a en effet renvoyé Bob Chapek et rappelé M. Iger, 73 ans actuellement, pour diriger le groupe pendant deux ans. Mais son contrat a été prolongé en juillet 2023, jusqu'à fin 2026.

M. Peltz soumet au vote des actionnaires, mercredi après-midi, sa candidature comme administrateur ainsi que celle de l'ancien directeur financier de Disney, Jay Rasulo.

Une perspective que les dirigeants actuels ont activement tenté d'empêcher.

Dans les jours précédents l'AG, le groupe a adressé des courriers aux actionnaires qui faisaient caisse de résonance aux mises en garde de Michael Eisner, ancien patron de Disney (1984-2005), sur les risques de faire entrer Nelson Peltz au conseil d'administration.

Selon lui, permettre à un outsider comme M. Peltz "de perturber Bob et son potentiel successeur ne reviendrait pas seulement à jouer avec le feu, mais également avec des séismes et des ouragans".

L'investisseur a lancé sa campagne fin 2023, critiquant ce qu'il considérait comme des marges bénéficiaires décevantes de Disney dans le streaming et dans ses activités liées aux médias d'une manière générale, ainsi qu'une gouvernance défaillante.

"La racine profonde de la sous-performance de Disney (...) réside dans le conseil d'administration, qui est lié trop étroitement à un patron au long cours et trop déconnecté des intérêts des actionnaires", relevait Trian en décembre.

La société d'investissements détient 32,4 millions d'actions, soit près de 2% du capital de Disney. Elle a récemment adouci ses critiques envers M. Iger, tout en tançant les efforts maladroits de Disney pour le remplacer.

Trian n'est pas seul à vouloir un changement.

Dans une démarche séparée mais similaire, le fonds spéculatif Blackwells Capital a proposé la nomination de trois administrateurs. Il dénonce aussi une trop grande proximité du conseil d'administration avec Bob Iger.

Selon le Wall Street Journal, cette bataille au sommet pourrait coûter plus de 70 millions de dollars, ce qui en ferait le conflit d'actionnaires le plus coûteux jamais mené.

Depuis plusieurs jours, les médias américains --faisant référence à des sources non identifiées-- avancent que Disney devrait en sortir vainqueur.

Vers 16H50 GMT, l'action Disney cédait 0,57%.

afp/rp