Le chiffre d'affaires progresse de 10% par rapport au premier trimestre de l'année précédente, soit un rythme peu ou prou semblable à l'inflation. Sur le temps long, la tendance est clairement au ralentissement : l'expansion fut certes météorique entre 2012 et 2019, mais elle s'essouffle depuis.

Bon point par rapport à l'an passé : la génération de cash est positive, avec un free cash-flow de $25 millions sur le trimestre. Naturellement, ce profit cash exclut les rémunérations en stock-options qui atteignent $54 millions sur le seul premier trimestre, soit 15% du chiffre d'affaires. 

Ce coût du personnel rend l'exploitation structurellement déficitaire. On se consolera à moitié en notant que le strike des options distribuées aux employés évolue dans le domaine du raisonnable, limitant ainsi le potentiel de dilution.

Le management promet d'améliorer la profitabilité, mais au-delà des déclarations d'intentions il est permis de se demander comment il s'y prendra : par exemple, le projet d'implémenter de nouvelles capacités d'intelligence artificielle à la plate-forme pèsera nécessairement sur les dépenses de R&D.

En forte demande, les bons ingénieurs privilégieront les employeurs les plus généreux en stock-options, tandis qu'une concurrence de plus en plus pléthorique vient disputer à Wix le segment de la conception de sites web "do it yourself". Tout ceci ne facilitera pas les choses.

Le consensus des analystes qui suivent le groupe redescend ainsi sur terre : le groupe cote désormais à x3 son chiffre d'affaires, soit son multiple de valorisation le plus bas depuis dix ans. Salutaire, ce retour à la moyenne était inévitable après une trop longue séquence d'euphorie spéculative.