PEKIN (Reuters) - Les répercussions des difficultés financières d'Evergrande sur le système bancaire chinois sont maîtrisables, a déclaré vendredi un responsable de la Banque populaire de Chine (BPC) tout en critiquant la stratégie de diversification "aveugle" du géant de l'immobilier.

Les autorités chinoises appellent Evergrande à accélérer ses cessions d'actifs et la relance de ses projets, a ajouté Zou Lan, responsable des marchés financiers au sein de la BPC, lors d'un point de presse, ajoutant que les institutions financières du pays ne présentait aucune exposition exagérément élevée au dossier Evergrande.

"Ces dernières années, cette entreprise n'a pas opéré et n'a pas été gérée convenablement. Elle a échoué à mener des activités prudentes en fonction de l'évolution des conditions de marché et elle s'est diversifiée et développée aveuglément", a-t-il dit.

Il a également évoqué des "incompréhensions" de certains établissements de crédit sur la politique de contrôle de l'endettement menée par la banque centrale, qui auraient eu pour conséquence des tensions financières chez des promoteurs immobiliers.

"Cette réaction extrême de court terme est un phénomène de marché normal", a-t-il assuré.

Les autorités politiques et monétaires chinoises sont jusqu'à présent restées très discrètes sur la crise subie par Evergrande, qui a fait défaut sur plusieurs échéances obligataires et dont la dette avoisine 260 milliards d'euros, ce qui en fait le groupe immobilier le plus endetté au monde.

À Hong Kong, l'autorité de tutelle des sociétés d'audit du territoire a annoncé de son côté vendredi enquêter sur les comptes d'Evergrande publiés pour 2020 et le premier semestre 2021, ainsi que sur leur certification par le cabinet PwC, en expliquant s'interroger sur la sincérité des comptes et s'inquiéter de la capacité du groupe à poursuivre ses activités.

Par ailleurs, plusieurs sources ont déclaré à Reuters que le groupe de Chine continentale Yuexiu Property s'était retiré d'un projet de rachat du siège social d'Evergrande à Hong Kong pour environ 1,46 milliard d'euros.

(Reportage Andrew Galbraith, Cheng Leng, Kevin Yao et Tony Munroe, avec Alun John, version française Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)