PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes sont attendues stables à l'ouverture lundi, avant la prochaine réunion de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et après le dernier rapport sur l'emploi américain.

Selon les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien s'afficherait en hausse de 0,12% à l'ouverture. Les contrats à terme sur le FTSE à Londres suggèrent une avancée à l'ouverture de 0,12%. Le Dax à Francfort et l'EuroStoxx 50 n'affichent que de faibles variations.

La BCE se réunira jeudi et devrait probablement décider de maintenir ses taux à leurs niveaux actuels, alors que l'inflation ralentit en zone euro mais demeure encore légèrement supérieure à sa cible.

Les investisseurs seront néanmoins attentifs aux déclarations de la présidente de l'institution, Christine Lagarde, qui pourrait signaler que la banque centrale baissera ses taux en juin après de nouvelles publications de données.

La tâche de la banque centrale sera pourtant compliquée par la posture de la Réserve fédérale américaine, alors que les dernières données suggèrent que l'économie américaine demeure solide, malgré des taux restrictifs.

Les employeurs des Etats-Unis ont recruté davantage que prévu le mois dernier et ont continué à augmenter les salaires, selon le rapport du département du Travail publié vendredi, ce qui suggère que le premier trimestre s'est achevé sur une note robuste pour la croissance et pourrait inciter la Réserve fédérale à retarder son assouplissement monétaire.

Plusieurs responsables de politique monétaire américains, dont Neel Kashkari, ont ainsi commencé à s'interroger sur la pertinence d'une baisse de taux, alors que les derniers éléments publiés par la Fed suggéraient trois baisses en 2024.

"Baisser les taux à trois reprises alors que les marchés boursiers sont en ébullition, que les prix des matières premières sont en hausse, que le secteur manufacturier est en plein rebond, que la croissance économique est au-delà de son potentiel, que les tensions sur les marchés du travail sont à un record depuis 25 ans et que le déficit budgétaire, en pleine année électorale, atteint 6,4%, peut sembler un peu fou", énumèrent les stratégistes de Rabobank.

Un écart de taux trop fort entre Fed et BCE éroderait l'attractivité des actifs en euro, limitant l'impact d'une baisse des taux de la BCE sur les conditions de financement.

A WALL STREET

La Bourse de New York a fini en hausse vendredi après un solide rapport mensuel sur l'emploi confortant l'idée que l'économie américaine continue de se porter bien sans nourrir d'inflation.

L'indice Dow Jones a gagné 0,8%, ou 307,06 points, à 38.904,04 points. Le S&P-500 a pris 57,13 points, ou 1,11%, à 5.204,34 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 199,44 points (1,24%) à 16.248,52 points.

Contre la tendance, Tesla a cédé 3,6% après des informations de Reuters selon lesquelles le constructeur aurait renoncé à son projet de voiture électrique à prix abordable.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo avance dans le sillage de Wall Street, soutenue par des achats à bon compte. L'indice Nikkei gagne 0,23% à 39.688,94 points et le Topix, plus large, prend 0,28% à 2.726,23 points.

Tokyo Electron prend 0,8% et Fast Retailing, société mère d'Uniqlo, gagne 1,47%.

Les marchés chinois reculent après avoir été clos les deux dernières séances. Le SSE Composite de Shanghai perd 0,19%, le CSI 300 0,47%.

TAUX

Les rendements américains progressent, les investisseurs digérant les derniers chiffres du rapport mensuel sur l'emploi.

Le rendement du Treasury à dix ans grignote 5 pb à 4,4278%, tandis que le taux à deux ans avance de 4,8 pb à 4,7802%.

CHANGES

Les marchés sont calmes après le rapport américain sur l'emploi et avant la prochaine réunion de la BCE.

Le dollar est stable face à un panier de devises de référence, tandis que l'euro se maintient à 1,0833 dollar, et la livre sterling à 1,263 dollar.

En Asie, le yen se replie de 0,11% à 151,77 yens pour un dollar, tandis que le dollar australien s'octroie 0,08% à 0,6582 dollar.

PÉTROLE

Le brut est en net recul, Israël ayant annoncé se retirer du sud de la bande de Gaza et reprendre les discussions pour un cessez-le-feu.

Le Brent décroît de 1,38% à 89,91 dollars le baril, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'effritant de 1,33% à 85,75 dollars.

(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Zhifan Liu)