Londres (awp/afp) - La livre flanchait mardi, lestée par le ralentissement de la hausse des salaires au Royaume-Uni, posant les conditions d'une baisse de taux plus précoce de la Banque d'Angleterre (BoE), tandis que le dollar profitait d'un rebond inattendu de l'inflation américaine.

Vers 15H40 GMT (16H40 à Paris), la devise britannique déclinait de 0,27% à 1,2779 dollar, et reculait de 0,15% face à la monnaie unique européenne à 85,39 pence pour un euro.

La croissance des salaires hors bonus a légèrement marqué le pas au Royaume-Uni à 6,1% pour les trois mois achevés fin janvier, car l'inflation a nettement ralenti ces derniers mois dans le pays, a indiqué mardi l'Office national des statistiques.

"Une croissance plus lente des salaires ouvre la voie à une baisse de taux plus précoce de la BoE", relève Kathleen Brooks, de XTB.

Ces données ont en effet "amené les cambistes à réévaluer leurs paris" que l'assouplissement monétaire attendu serait retardé jusqu'en août, complète l'analyste, pour qui "on s'attend de plus en plus à ce que la première baisse des taux de la BoE intervienne en juin, et qu'il y ait trois réductions de la part de la Banque cette année".

L'inflation britannique, à 4% sur un an en janvier, s'est largement calmée depuis son pic de 11% fin 2022, mais elle reste au double de l'objectif de 2% de l'institution monétaire.

De son côté la devise américaine montait de 0,12% face à l'euro, à 1,0912 dollar, après la publication d'une inflation qui a accéléré de nouveau au mois de février aux Etats-Unis, à 3,2% sur un an contre 3,1% en janvier, là où les analystes la voyaient rester stable, selon l'indice CPI publié mardi.

Or la prochaine réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (FOMC) doit se tenir la semaine prochaine, les 19 et 20 mars.

Ces données sont "une autre raison pour la Fed de patienter" avant sa première baisse de taux, qui pourrait intervenir en juin, estime Edoardo Campanella, d'UniCredit.

Une séries d'indicateurs américains sont également prévus en fin de semaine, dont l'indice des prix à la production et les ventes au détail de février jeudi, suivie de la production industrielle en février et de la confiance des consommateurs en mars vendredi.

Le bitcoin a par ailleurs franchi un nouveau record historique à 72.968 dollars en début d'après-midi à Londres, porté par les perspectives de baisses des taux de la Réserve fédérale (Fed) ainsi que par l'arrivée d'un nouveau produit d'investissement sur les marchés américains.

Le jeton numérique se rétractait par la suite de 0,28% à 71.907 dollars.

Lundi, la hausse du bitcoin avait "coïncidé avec le feu vert de la Financial Conduct Authority (FCA) (le gendarme des marchés britanniques, ndlr) accordé pour des produits cotés en Bourse liés aux cryptomonnaies", estime Mikkel Morch, du fonds spécialisé ARK36.

Cette décision de la FCA intervient à un moment particulièrement opportun, ajoute l'analyste, car le secteur "anticipe le prochain événement de halving", ou "réduction de moitié" de la récompense accorder pour extraire des bitcoins, prévu en avril.

M. Morch note que ce phénomène technique "a historiquement eu un impact haussier sur le prix du bitcoin en raison de l'offre réduite de nouveaux jetons entrant sur le marché".

        Cours de mardi Cours de lundi

        15H40 GMT               22H00 GMT

EUR/USD 1,0912                  1,0926

EUR/JPY 161,27                  160,55

EUR/CHF 0,9585                  0,9586

EUR/GBP 0,8539                  0,8526

USD/JPY 147,79                  146,95

USD/CHF 0,8784                  0,8774

GBP/USD 1,2779                  1,2814

afp/rp