Quand le Labour Party gagne du terrain, la livre en perd. Pour que la livre se renforce, la meilleure solution à court-terme serait une victoire des conservateurs. Cela pousserait la signature d’un accord de sortie et ne surprendrait pas les opérateurs de marché, qui pour la plupart s’attendent à une victoire de Boris Johnson. En revanche, le parti travailliste a gagné un peu de terrain ces derniers jours dans les sondages et l’écart se resserre légèrement entre les deux grands partis :

Source : Financial Times (moyenne des résultats obtenus par 11 instituts de sondage)

Pourquoi la France résiste mieux que l’Allemagne ? Au troisième trimestre 2019, l’économie allemande a évité de peu la récession technique en publiant une faible croissance de 0.1% contre 0.3% pour la France. On le voit sur le graphique ci-dessous, la croissance trimestrielle Française a été en moyenne de 0.3% depuis le 1er trimestre 2018, tandis que la croissance trimestrielle allemande n’a été que de 0.1% en moyenne sur cette période. Cette différence s’explique par la structure économique. L’économie allemande est la plus ouverte et dépend fortement des exportations, tandis qu’en France, l'économie est plus soutenue par la demande intérieure (rôle de l’Etat et de la politique fiscale). Ainsi, la croissance économique relativement plus forte de l'Allemagne au cours des dernières années jusqu'en 2017 reflétait principalement la bonne santé des exportations (qui représentent près de 50 % du PIB de l'Allemagne contre 30 % pour la France). Quand l'économie mondiale souffre, l'Allemagne aussi.

  • Focus obligataire du jour : la Grèce continue de rembourser sa dette auprès du FMI

Le ministre grec des finances a annoncé le remboursement anticipé de 2,7 milliards d’euros de dette contractée auprès du FMI. Pour rappel, la dette envers le FMI avait atteint 29,1 milliards d’euros (taux de change constant) fin 2013. Un taux d’intérêt d’environ 4.9% a été payé pour remboursement anticipé, toutefois, la Grèce peut se refinancer à 0.3% (3 ans) et 1.3% (10 ans) sur les marchés. Le gouvernement a promis aux créanciers que le remboursement anticipé des prêts ne se fera pas au détriment de la liquidité, mais sera financé par les revenus des émissions obligataires précédentes. Le pays devrait viser un volume d’émissions de 6 milliards d’euros d’ici 2020 (voir plus si les conditions de financement sont favorables). La réduction de la dette la plus coûteuse en termes d’intérêts est positive d’un point de vue marché et les investisseurs avaient déjà réagi positivement aux premiers remboursements survenus en septembre. Les spreads se sont resserrés et bien que l’attrait des GGB ait diminué en 2019, les investisseurs continuent de rechercher du rendement dans un contexte de taux négatifs. La Grèce propose un rendement en baisse, malgré des perspectives de croissance relativement faibles, le risque s'éloigne.

source : Bloomberg