Faisant écho à la Commission européenne, l'Organisation de coopération et de développement économiques prend note par ailleurs des "mesures controversées prises par les pouvoirs publics hongrois (qui) n'ont fait qu'aggraver l'incertitude qui pèse sur la confiance des entreprises, des ménages et des marchés".

"Dans l'ensemble, l'économie devrait être en récession au début de 2012 avant une reprise timide au second semestre de cette année sous l'effet d'un léger redressement de la confiance et d'une amélioration des conditions financières et économiques à l'échelle mondiale", écrit l'OCDE dans un rapport publié mardi.

L'OCDE anticipe une contraction du PIB hongrois de 0,6% cette année et une croissance de 1,1% en 2013. Budapest projette une croissance de 0,5% en 2012.

Les autorités hongroises ont deux grands défis à relever, précise l'OCDE : stabiliser l'économie et rétablir la croissance sur le long terme par des réformes structurelles.

"Un accord avec les organisations multilatérales contribuerait à rétablir la confiance et faciliterait l'assainissement indispensable des finances publiques", observe l'OCDE. "Il allégerait également le poids de la dette en devises en stabilisant le taux de change."

Pour stabiliser un forint qui a chuté de plus de 20% depuis la mi-2008, à 292 pour un euro mardi, le gouvernement Orban veut conclure un accord de financement avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international d'ici la fin du deuxième trimestre. Mais il conteste certaines conditions fixées par la Commission européenne pour ouvrir des discussions.

Des responsables de l'UE jugent que le déficit de la Hongrie pourrait atteindre 3,6% du PIB en 2013 si Budapest ne prend pas de nouvelles dispositions, un point de vue épousé par l'OCDE.

"Malgré une situation budgétaire relativement favorable, la détérioration récente du solde sous-jacent exige des efforts supplémentaires, au-delà des mesures prévues pour 2012", remarque l'OCDE.

L'Organisation recommande par ailleurs de "remplacer en 2013 la taxe exceptionnelle sur les banques par une taxe entraînant moins de distorsions".

Les modifications apportées à la loi gouvernant la banque centrale, et notamment certaines procédures de nomination "dérogent clairement aux meilleures pratiques", dit aussi l'OCDE.

L'indépendance de la banque centrale doit être garantie, conformément aux obligations internationales de la Hongrie, estime-t-elle.

Michael Winfrey, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Dominique Rodriguez