Faisant suite à un rapport de l'OCDE qui voit la Hongrie en récession cette année, l'Ecofin a décidé qu'il déterminerait en juin si Budapest pouvait récupérer une somme de 495 millions d'euros en fonction des progrès réalisés dans la maîtrise de la situation budgétaire.

Pour, entre autres, stabiliser un forint qui a chuté de plus de 20% depuis la mi-2008, le gouvernement du Premier ministre Viktor Orban veut conclure un accord de financement avec l'UE et le Fonds monétaire international (FMI) d'ici la fin du deuxième trimestre.

"Voilà de quoi inciter vivement la Hongrie à poursuivre une politique budgétaire saine et gérable", a dit à la presse le commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires Olli Rehn.

"Toute action des autorités hongroises pourra aboutir à lever cette suspension avant qu'elle n'entre en vigueur, pour autant bien sûr que cette action soit efficace."

Des diplomates ont dit que l'Allemagne et l'Autriche, ce dernier pays ayant une forte présence dans le secteur bancaire hongrois, avaient proposé un compromis et finalement l'Ecofin réexamineront la question le 22 juin, levant la suspension si Budapest fournit les assurances budgétaires adéquates.

Suivant la proposition d'origine de la Commission européenne, la Hongrie devait prouver d'ici septembre qu'elle pouvait ramener son déficit budgétaire en deçà du seuil maximal autorisé de 3% du PIB en 2013, et ce d'une manière durable.

Même si 23 des 27 pays de l'UE ont dépassé la barre des 3%, la Hongrie est le premier pays à s'exposer à un gel de fonds destinés à lui permettre de revenir au niveau des pays les plus riches de l'Union.

De l'avis des analystes, l'UE a voulu faire un exemple avec un pays qui a ignoré ses mises en garde lorsqu'il a décidé de prendre diverses dispositions avec en particulier son régime fiscal et sa banque centrale, toutes jugées inefficaces et antidémocratiques.

L'agence de notation Moody's a dit que l'éventuelle suspension de ces fonds de cohésion et tout retard dans la conclusion d'un accord entre la Hongrie et le FMI mettaient la note Ba1 (catégorie «junk ») sous pression.

Elle a ajouté qu'elle pourrait stabiliser la perspective si Budapest entreprenait des réformes budgétaires sérieuses.

John O'Donnell et Robin Emmott, Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Nicolas Delame