RABAT, 21 novembre (Reuters) - La police marocaine armée de bâtons a dispersé mercredi une manifestation d'un millier de chômeurs diplômés dans le centre de Rabat, deuxième protestation du genre cette semaine à l'approche du vote, (demain) jeudi au Parlement, de la première partie du budget 2013.

Les finances publiques du royaume traversent actuellement une passe difficile en raison, principalement, de la crise financière dans les pays de la zone euro, premier partenaire économique du Maroc.

La hausse des dépenses sociales en 2011, qui a permis de limiter la contagion du "printemps arabe", a exercé également une pression sur le budget national.

Des diplômés de gauche et islamistes ont protesté en plusieurs groupes de centaines de personnes dans le secteur de la Chambre des représentants, apparemment pour échapper aux forces de l'ordre qui ont empêché dimanche les mécontents de se rassembler devant le Parlement.

Les diplômés accusent le gouvernement d'avoir renié ses promesses faites l'année écoulée. "Nous voulons des emplois", a expliqué l'un des manifestants, Hicham el Hachemi. "Nous avions une promesse écrite et l'attention du gouvernement. C'est pourquoi nous sommes ici pour les inciter à nous prendre en considération".

Les protestataires ont scandé devant l'assemblée "Le peuple veut la chute du gouvernement" et "Peuple, soulève-toi contre le régime dictatorial!" avant d'être chassés par les policiers.

Dimanche, ces derniers ont usé de la force pour disperser une manifestation, rare dans le royaume, contre les dépenses du souverain, le roi Mohamed VI, "Commandeur des Croyants" et descendant de Mahomet.

Le gouvernement chiffre à environ neuf pour cent le taux de chômage dans le royaume, une proportion qui serait, croit-on, bien plus élevée chez les diplômés.

(Andrew Hammond; Jean-Loup Fiévet pour le service français)