La monnaie unique profite de la faiblesse du billet vert et d’un regain de confiance autour du Brexit pour prendre ses distances vis-à-vis de ses récents points bas mais la macroéconomie de l’Union monétaire et la BCE maintiennent la pression sur la paire.

Valeur refuge favorite des cambistes au cours des dernières semaines, le Dollar lâche désormais du terrain sous l’effet de deux phénomènes principaux.

Du côté de la politique monétaire américaine d’abord, tant le dernier compte-rendu de la FED que l’audition de son président au Congrès ont confirmé la prudence de la banque centrale. Les argentiers de l’Oncle Sam estiment que la première économie mondiale « va marquer le pas » tandis que Jerome Powell a déclaré que l’inflation devrait descendre quelques temps en-dessous de 2%, la cible de la Réserve Fédérale. Des déclarations qui plaident pour une pause dans le cycle actuel de hausse de taux.

Sur le front de la guerre commerciale maintenant, Donald Trump a levé l’ultimatum contre les importations en provenance de Chine avant d’annoncer un sommet avec Xi Jinping pour signer un accord. Une nouvelle positive pour Pékin, moteur de la croissance mondiale, et par ricochet pour tous les pays émergents dépendants de la santé de la deuxième puissance du globe. Une situation qui pourrait désormais encourager le président américain à focaliser son attention sur les exportations allemandes.

En Europe justement, Theresa May va laisser le choix au Parlement de reporter la sortie « pour une période courte et limitée » si les députés rejettent une deuxième fois l’accord sur le Brexit et refusent officiellement un no deal d‘ici le 29 Mars. Les investisseurs écartent ainsi progressivement le scénario d’une sortie sans accord tandis que l’optimisme ambiant supporte les devises du Vieux-Continent.

Mais la macroéconomie des Dix-Neuf montre de sérieux signes de faiblesse et la BCE a ouvert la porte à de nouveaux prêts géants en faveur des banques à l’occasion de la publication de ses dernières minutes. Une hypothèse par ailleurs plusieurs fois évoqué par Benoit Coeuré, membre du Conseil des gouverneurs. Une simple menace à ce stade mais qui pourrait toutefois contenir les assauts de la devise au cours des prochaines semaines.

Graphiquement, l’Euro s’éloigne de ses points bas annuels et revient au contact de sa moyenne mobile à 50 jours. Cependant, tant que les cours restent coincés entre 1.1224 et 1.1484 USD, le biais reste neutre en intraday, au sein d’une tendance baissière de moyen terme. A défaut de nouveaux catalyseurs sur la paire, nous recommandons ainsi de passer vendeur sur rebond, de préférence au-delà de 1.14 USD.