par Sarah Marsh

BERLIN, 19 août (Reuters) - Le chancelier allemand Olaf Scholz doit témoigner vendredi devant une commission d'enquête parlementaire sur le rôle qu'il a joué en tant que maire de Hambourg dans le cadre d'une fraude aux dividendes de plusieurs milliards d'euros, une affaire qui risque de ternir son mandat.

La fraude fiscale baptisée "CumEx" reposait sur un mécanisme d'achat et de revente à haute fréquence d'actions par des banques et des sociétés d'investissement visant à simuler l'existence de très nombreux investisseurs pouvant chacun bénéficier des dispositions fiscales avantageuses sur les dividendes.

Cette affaire a pris une dimension politique dans la ville portuaire de Hambourg, au nord du pays, en raison de la lenteur des autorités sous le mandat de Olaf Scholz à exiger le remboursement des millions d'euros obtenus dans le cadre de ce système par l'importante banque locale Warburg.

Warburg, qui joue un rôle important dans la deuxième ville d'Allemagne, a finalement réglé les 50 millions d'euros après l'intervention du ministère fédéral des Finances.

Cette affaire risque d'affaiblir le chancelier, alors même qu'il tente de maintenir l'unité de sa fragile coalition face au mécontentement croissant de l'opinion publique dans un contexte d'inflation galopante des prix de l'énergie, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.

"Tout cela pue au plus haut point et ne peut tout simplement pas avoir eu lieu sans influence politique", a déclaré Richard Seelmaecker, représentant des conservateurs au sein de la commission, à la chaîne de télévision ntv.

Olaf Scholz, qui a rejeté toute suggestion d'irrégularité dans sa gestion de l'affaire, doit faire face à une commission d'enquête parlementaire de Hambourg qui examine l'affaire lors d'une audition vendredi à partir de 14 heures.

"C'est une question qui se pose depuis deux ans et demi maintenant", a récemment déclaré Olaf Scholz aux journalistes. "D'innombrables dossiers ont été étudiés, d'innombrables personnes ont été entendues. Le résultat est toujours le même : Il n'y a pas eu d'influence politique."

Cependant, la découverte de 200.000 euros dans le coffre d'un ancien élu social-démocrate de Hambourg, par les enquêteur chargés de l'affaire, a relancé les soupçons d'intervention politique au nom de la banque.

Olaf Scholz, qui a nié avoir connaissance des 200.000 euros ou de leur origine, a déclaré qu'il n'avait plus de contact avec l'homme politique concerné. Il n'a pas répondu à une demande de commentaire. (Reportage Sarah Marsh ; version française Elena Vardon, édité par Kate Entringer)