OSLO, 10 octobre (Reuters) - Un gazoduc sous-marin et un câble de télécommunications reliant la Finlande et l'Estonie sous la mer Baltique ont été endommagés la semaine dernière, un acte probablement délibéré, a déclaré mardi le gouvernement finlandais.

Le gazoduc Balticconnector a été fermé tôt dimanche en raison d'une fuite de gaz sur le gazoduc de 77 km. L'opérateur finlandais Gasgrid a estimé que la réparation pourrait prendre des mois, voire plus.

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a fait savoir que l'Otan se tenait prêt à soutenir les alliés concernés.

"Il est probable que les dégâts causés au gazoduc et au câble de communication soient le résultat d'une activité extérieure. La cause des dommages n'est pas encore claire, l'enquête se poursuit en coopération entre la Finlande et l'Estonie", a déclaré le président finlandais, Sauli Niinisto, dans un communiqué mardi.

"La chute de la pression dans le gazoduc a été assez rapide, ce qui indique qu'il ne s'agit pas d'une brèche mineure. Mais la cause n'est pas claire", a déclaré un responsable de l'énergie des pays baltes au fait de la situation, qui s'est entretenu avec Reuters sous couvert d'anonymat.

Le gazoduc reliant Inkoo en Finlande et Paldiski en Estonie traverse le golfe de Finlande, un bras de la mer Baltique, qui s'étend vers l'est jusqu'aux eaux russes et se termine dans le port de Saint-Pétersbourg.

Aucune cause potentielle de la panne ne peut être exclue pour le moment, y compris le sabotage, a déclaré lundi un porte-parole de l'opérateur du système gazier estonien Elering.

En 2022, les gazoducs Nord Stream, qui traversent la mer Baltique entre la Russie et l'Allemagne, ont été endommagés par des explosions qui, selon les autorités, étaient des actes délibérés de sabotage.

Le gazoduc Balticconnect a été ouvert en décembre 2019 pour contribuer à l'intégration des marchés du gaz dans la région, donnant à la Finlande et aux pays baltes d'Estonie, de Lettonie et de Lituanie une plus grande flexibilité d'approvisionnement.

Elering et Gasgrid ont toutes deux déclaré qu'elles ne prévoyaient pas de pénurie de gaz même si le gazoduc devait rester inutilisable pendant l'hiver. (Reportage Terje Solsvik et Nerijus Adomaitis à Oslo, Anne Kauranen à Helsinki, Anna Ringstrom à Stockholm, Andrius Sytas à Vilnius, Marta Frackowiak à Gdansk et Julia Payne et Bart Meijer à Bruxelles ; version française Lina Golovnya, édité par Kate Entringer)