Moscou (awp/afp) - L'inflation s'est accélérée en septembre en Russie, atteignant 6% sur un an, selon les chiffres publiés mercredi par l'agence nationale des statistiques Rosstat, grignotant toujours plus le pouvoir d'achat des Russes déjà miné par les effets d'un rouble faible et des sanctions.

La hausse des prix a atteint en septembre 6% sur un an, contre 5,15% en août, selon Rosstat, poursuivant sa tendance à la hausse observée depuis le printemps.

L'inflation s'inscrit dans une conjoncture économique toujours délicate pour la Russie, après plus d'un an et demi de sanctions internationales pour son offensive en Ukraine.

La flambée des prix à la pompe en septembre avait ainsi poussé les autorités à interdire temporairement l'exportation de produits pétroliers à l'étranger dans l'espoir de faire baisser les prix et limiter les risques de pénuries, en pleine période de récoltes agricoles.

Le rouble est à la peine depuis des mois, pesant directement sur le pouvoir d'achat de la population.

A la Bourse de Moscou, il fallait mercredi 100 roubles pour 1 dollar et 106,5 roubles pour 1 euro.

Face au dévissage de la devise nationale, la Banque centrale russe s'était empressée en août et en septembre de relever coup sur coup son taux directeur de 8,5% à 12%, puis à 13%, mais cette mesure n'a pas eu l'effet escompté sur le rouble qui reste à des niveaux très faibles.

De façon générale, malgré une adaptation de l'économie menée au pas de course, la Russie fait face à une série de difficultés qui durent: chômage très faible (3% en août) symbole de la contraction de la main d'oeuvre, pénuries de pièces mécaniques et technologiques auparavant importées, fuite des cerveaux à l'étranger...

La chute importante des revenus liés à la vente des hydrocarbures -- principale source de rentrées budgétaires -- pèse également sur l'économie russe, même si la hausse des marchés mondiaux ces dernières semaines, couplée à un rouble faible, peut faire espérer à Moscou des recettes plus importantes sur la fin d'année.

Dans ce contexte global, la Banque centrale russe a dit mi-septembre s'attendre à un ralentissement de la croissance au deuxième semestre.

De son côté, Vladimir Poutine continue lui d'affirmer que les sanctions internationales ont échoué, assurant encore la semaine dernière que la situation économique dans le pays était "stable".

afp/rp