New York (awp/afp) - Qu'importe le chômage à un niveau encore très élevé et les indicateurs en berne, les traders de Wall Street se félicitent de la réouverture progressive de l'économie et ont fait grimper lundi le Nasdaq à un niveau record.

L'indice à forte coloration technologique s'est apprécié de 1,13% pour finir à 9.924,75 points, effaçant ainsi toutes les pertes générées par la pandémie: son précédent record datait du 19 février.

Le Dow Jones Industrial Average, l'indice vedette de Wall Street, a de son côté gagné 1,70% pour clôturer à 27.572,44 points.

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, a pris 1,20% à 3.232,39 points, revenant à l'occasion à son niveau de début d'année.

Ils ont tous pris plus de 40% depuis mi-mars, quand les indice s'étaient effondrés brusquement face à l'avancée soudaine du Covid-19 dans le pays.

"Le marché des actions s'envole car les investisseurs estiment qu'on est au début d'un nouveau cycle économique, que la récession a fait repartir de plus belle la croissance" alors qu'elle battait un peu de l'aile avant la pandémie, affirme Maris Ogg, gestionnaire de portefeuille pour Tower Bridge Advisors.

Reprise à New York

Cette euphorie boursière contraste avec la situation actuelle des Etats-Unis, où le chômage reste à un niveau extrêmement élevé et où les indicateurs montrent depuis plusieurs semaines que l'activité a été touchée de plein fouet par le Covid-19 et les mesures prises pour enrayer sa progression.

Le Comité de datation des cycles économiques du Bureau national de recherche économique a d'ailleurs annoncé lundi que la plus longue expansion économique de l'histoire des Etats-Unis avait brutalement pris fin en février.

De plus, le pays est en proie à d'importantes manifestations contre le racisme et les brutalités policières qui ont conduit plusieurs villes à imposer des couvre-feux la semaine dernière.

Mais les investisseurs prêtent rarement attention aux troubles sociaux.

Ils se focalisent surtout sur la reprise progressive de l'activité aux Etats-Unis, symbolisée lundi par l'amorce du déconfinement à New York, au centre de l'épidémie pendant plusieurs semaines.

Cent jours exactement après la confirmation du premier cas dans la capitale économique américaine, les entreprises du bâtiment et les usines de la capitale économique américaine ont commencé à reprendre le travail.

L'annonce vendredi d'une baisse surprise du taux de chômage en mai dans le pays, grâce aux premières réouvertures de commerces et restaurants dans certaines régions des Etats-Unis, avait déjà laissé penser aux investisseurs que le redressement de l'emploi pourrait être plus rapide que prévu.

Les entreprises devraient voir leur activité repartir de plus belle. Celles ayant le plus à gagner d'un retour à la normale étaient en forte hausse lundi, à l'instar des compagnies aériennes United Airlines (+14,8%), American Airlines (+9,3%) ou Delta (+8,2%).

Le constructeur aéronautique Boeing a aussi bondi (+12,20%), entraînant le Dow Jones dont il est l'un des membres les plus importants.

Par ailleurs, relève Maris Ogg, les indices montent car "on sait que la Réserve fédérale est là, et que les autres Banques centrales vont tenir bon".

Les investisseurs ont en effet beaucoup profité du soutien apporté par la Banque centrale américaine, qui a injecté de l'argent massivement dans les circuits financiers depuis le début de la pandémie pour s'assurer du bon fonctionnement des marchés et faciliter les emprunts des entreprises.

Ils attendent maintenant la fin, mercredi, d'une nouvelle réunion du Comité de politique monétaire de la Fed. Ils seront à l'affût de tout indice sur les éventuelles prochaines décisions de l'institution.

afp/rp