L'indice Dow Jones des 30 industrielles a cédé 42,47 points, soit 0,30%, à 13.944,05 et le Standard & Poor's-500, plus large, a abandonné 2,73 points ou 0,18% à 1.509,39.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 3,34 points (0,11%) à 3.165,13.

Après la décision attendue de la BCE de maintenir ses taux directeurs, Mario Draghi a jugé que la reprise économique restait fragile et il a donné un brutal coup d'arrêt à la hausse de l'euro en affirmant que la banque centrale, même si elle n'a pas d'objectif de taux de change, surveillerait l'impact de son appréciation sur l'économie.

En réaction, la devise européenne a reculé à son plus bas niveau depuis deux semaines face au dollar.

Dans un marché en hausse de 5% depuis le début de l'année, les propos du président de la BCE ont servi de prétexte à une poursuite de la consolidation.

"Il faudra voir si cela suscite réellement un regain d'inquiétude sur l'Europe, mais en attendant tous les prétextes sont bons pour prendre son bénéfice", affirme Andre Bakhos, chez LEK Securities à New York. "Le marché est à des plus hauts de cinq ans, on a besoin de souffler avant de repartir de l'avant".

Pour Dan Feru, de Palisade Capital Management à Fort Lee (New Jersey), la baisse des indices pourrait constituer une opportunité pour acheter. "Je ne crois pas qu'il y ait encore le risque systémique de faillites bancaires en Europe et d'autres choses du genre. Ce type de crise est fini", dit-il.

APPLE ET BOEING EN VUE

Les secteurs des matériaux de construction et de la construction, en baisse de respectivement 0,59% et 1,41%, ont tiré le S&P à la baisse.

L'indice sectoriel de la distribution a cédé 0,28% en dépit d'une hausse de 2,0% de Macy's, qui a annoncé un bond de 11,7% de ses ventes à magasins comparables en janvier.

Parmi les poids lourds de la cote, Apple a progressé de 2,97%. Greenlight Capital, le fonds du financier David Einhorn, fait pression sur le fabricant de l'iPhone pour qu'il distribue plus de cash aux actionnaires et a décidé d'intenter une action en justice. Apple a fait savoir peu avant la clôture qu'il étudierait les propositions du fonds.

Boeing a pris 1,49%, portant ses gains à 3% depuis la mi-janvier malgré l'interdiction d'exploitation de ses 787 Dreamliner. Selon le Wall Street Journal, l'avionneur travaille sur un nouveau type de batteries qui permettrait de minimiser les risques d'incendie sur ses 787, qu'il espère voir reprendre les airs en mars .

Visa a rétrogradé de 2,34% malgré la publication de résultats supérieurs aux attentes et l'annonce d'un plan de rachats d'actions.

Plus mauvaise performance du S&P, Akamai Techhnologies a plongé de 15,2% à 35,26 dollars. Le fournisseur de contenus sur internet a fait savoir que son chiffre d'affaires du premier trimestre serait inférieur aux attentes des analystes.

Sur 317 sociétés du S&P qui avaient publié leurs résultats trimestriels jeudi matin, 69% ont dépassé le consensus des analystes selon les données de Thomson Reuters, alors que la moyenne est de 62% depuis 1994 et de 65% sur les quatre derniers trimestres.

Au total, ces résultats ont augmenté de 5% alors qu'au début de la "saison" des résultats le consensus était de +1,9%.

Les indicateurs du jour, mitigés, n'ont pas influé sur la tendance.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont reculé moins que prévu au cours la semaine dernière, mais la moyenne mobile sur quatre semaines, qui est considérée comme un reflet plus fidèle des tendances à l'oeuvre, est tombée à un plus bas depuis mars 2008.

En revanche, la productivité du quatrième trimestre 2012 a accusé sa plus forte baisse depuis près de deux ans, même si certains économistes mettent cela, en partie, sur le compte de facteurs exceptionnels.

Angela Moon, Véronique Tison pour le service français