* Le Dow Jones a perdu 0,69%, le S&P-500 0,84%, le Nasdaq 1,07%

* Le rebond du pétrole insuffisant pour faire monter le marché

* Une hausse de taux en septembre de nouveau jugée plausible

* Les trois grands indices ont perdu plus de 6% au mois d'août (Répétition sans changement d'une dépêche diffusée lundi soir)

NEW YORK, 1er septembre (Reuters) - La Bourse de New York a terminé en baisse lundi, la perspective d'une hausse des taux de la Réserve fédérale en septembre ayant de nouveau incité les investisseurs à la prudence et amplifié le recul d'août, le plus mauvais mois pour Wall Street depuis 2012.

L'indice Dow Jones a perdu 114,98 points, soit 0,69%, à 16.528,03. Le Standard & Poor's-500, plus large, a cédé 16,69 points (-0,84%) à 1.972,18 et le Nasdaq Composite a reculé de 51,82 points (-1,07%) à 4.776,51.

Sur l'ensemble du mois d'août, dominé par les inquiétudes liées au ralentissement économique en Chine et les spéculations sur la hausse des taux américains, le Dow a abandonné 6,57%, le S&P-500 6,26% et le Nasdaq 6,86%. Il s'agit de la plus mauvaise performance mensuelle depuis mai 2012 pour le S&P et le Nasdaq, et même depuis mai 2010 pour le Dow.

Les trois grands indices ont débuté la journée en repli de plus de 1% après les déclarations de Stanley Fischer, le vice-président de la Réserve fédérale, sur la possibilité d'un rebond de l'inflation avec la baisse du dollar.

Ces propos, tenus ce week-end lors de la réunion de banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming), laissent entendre que la Fed pourrait choisir de voir au-delà des turbulences sur les marchés et des craintes d'un atterrissage brutal de l'économie chinoise.

"On peut encore s'attendre à des mouvements de baisse marquée des marchés tant qu'on n'en saura pas plus sur l'orientation de la Fed concernant une hausse des taux", explique John DeClue, responsable des investissements d'U.S. Bank Wealth Management.

Le département du Travail doit publier vendredi les chiffres mensuels de l'emploi, qui seront analysés avec d'autant plus d'attention qu'il s'agira des derniers avant la réunion de la Fed, les 16 et 17 septembre.

La banque centrale a répété à de multiples reprises ces derniers mois qu'elle n'entamerait le relèvement de ces taux que lorsqu'elle aurait observé une reprise soutenue de l'économie. Or, si le marché du travail poursuit son redressement, l'inflation reste très inférieure à l'objectif de 2% que s'est fixé la Fed.

LE REBOND DU PÉTROLE, FAIT MARQUANT DU JOUR

L'indice S&P de l'énergie a gagné 1,05%, porté par le bond de plus de 8% des cours du baril sur le Nymex.

Les neuf autres grands indices sectoriels du S&P ont fini dans le rouge. Celui des services aux collectivités, les "utilities" a cédé 1,61%, celui de la santé 1,85%.

Parallèlement, l'indice de volatilité du CBOE, censé mesurer la nervosité des investisseurs, a progressé de 9,1%, restant supérieur à sa moyenne de long terme de 20. Il a atteint un pic à 53,29 la semaine dernière.

Aux valeurs, Netflix a cédé 2,21% en réaction à l'annonce du non-renouvellement du contrat qui le liait au câblo-opérateur Epix.

A la hausse, Twitter a pris 3,58% après le relèvement à "acheter" de la recommandation de SunTrust Robinson.

La compagnie de raffinage pétrolier Phillips 66 s'est adjugé 2,38%, bénéficiant de l'annonce d'une prise de participation de Berkshire Hathaway (-1,37%) pour 4,48 milliards de dollars.

Sur le marché des changes, le dollar a cédé du terrain face au yen et à l'euro, les investisseurs réduisant leur exposition aux marchés actions financée par les monnaies japonaise et européenne.

"Ce sont les marchés actions qui ont la vedette et l'absence d'appétit pour le risque joue en défaveur du dollar", explique Niels Christensen, responsable de la stratégie devises de Nordea.

L'euro se traitait autour de 1,1210 dollar en fin de journée, en hausse d'environ 0,3%.

L'aversion au risque n'a en revanche pas profité aux obligations du Trésor américain à 10 et 30 ans, le bond des prix du pétrole alimentant les craintes d'un regain d'inflation; parallèlement, les propos de Stanley Fischer ont pesé sur les échéances plus courtes.

Le rendement à 10 ans a atteint 2,218%, son plus haut niveau depuis une semaine et demie.

"Les Treasuries sont devenus très sensibles au prix de l'énergie", explique Robbert van Batenburg, responsable de la stratégie de Société générale.

(Tanya Agrawal et Noel Randewich; Marc Angrand pour le service français)