(Actualisé avec volumes, dollar, Treasuries)

* Le Dow a cédé 0,02%, le S&P-500 0,11%, le Nasdaq 0,29%

* Le Nasdaq alourdi par les biotechs

* Facebook brille après ses résultats, Qualcomm sanctionné

* Les financières soutiennent le Dow

par Lewis Krauskopf

NEW YORK, 5 novembre (Reuters) - Wall Street a fini sans tendance jeudi à la veille des chiffres de l'emploi d'octobre, peut-être déterminants pour la hausse de taux que pourrait décider la Réserve fédérale en décembre.

Des résultats décevants et l'annonce d'une enquête parlementaire sur les prix des médicaments aux Etats-Unis ont pesé sur la cote, mais un nouveau record de Facebook et la bonne tenue des valeurs financières, dans l'optique du "lift-off" ("décollage") des taux de la Fed, ont apporté un soutien.

L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 4,15 points, soit 0,02%, à 17.863,43 et le Standard & Poor's-500 , plus large, a abandonné 2,38 points ou 0,11% à 2.099,93.

Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 14,74 points (0,29%) à 5.127,74, sous la pression des biotechnologiques et de Qualcomm.

Une commission du Sénat a lancé mercredi une enquête sur les augmentations de prix astronomiques de certains médicaments, demandant des documents à quatre laboratoires dont le canadien

Valeant , de nouveau dans la tourmente avec une chute de 14,36% de son action cotée à New York. Le titre a fini à 78,77 dollars, au plus bas depuis 2013, alors qu'il se payait encore plus de 260 dollars au début du mois d'août.

L'annonce de cette enquête a affecté l'ensemble du compartiment biotech et le reste du marché également. L'indice S&P de la santé a cédé 0,4% et l'indice Nasdaq biotech 1,9%, plombé également par des résultats décevants de Celgene qui a perdu 5,3% après avoir annoncé sa plus faible croissance du chiffre d'affaires depuis cinq semestres.

Au total sept des dix grands indices sectoriels S&P ont cédé du terrain, la plus forte baisse étant pour les valeurs de l'énergie (-1,04%) dans le sillage des cours du pétrole qui ont perdu encore près de 2% à New York.

L'indice S&P des matériaux a reculé de 0,5% après des résultats inférieurs aux attentes de CF Industries (-9,51%) et un nouveau décrochage des cours des matières premières. Le cuivre, notamment, est tombé à un plus bas d'un mois, affecté par la fermeté du dollar dans la perspective d'une hausse des taux aux Etats-Unis le mois prochain.

QUALCOMM ET FIREYE LOURDEMENT SANCTIONNÉS

L'indice des financières a en revanche pris 0,4%, la meilleure performance sectorielle, avec des gains de 0,90% pour JPMorgan et de 1,16% pour Visa, deux composantes du Dow Jones.

Aux techs, Facebook a gagné 4,64% à 108,76 dollars, après un record à 110,65, en réaction à ses résultats trimestriels meilleurs que prévu publiés mercredi soir.

Qualcomm a été lourdement sanctionné à l'inverse après avoir déçu la communauté financière avec ses prévisions pour le trimestre en cours. Le titre du fabricant de puces a lâché 15,25% à 51,07 dollars, revenant à son plus bas niveau depuis quatre ans.

Le spécialiste de la cybersécurité FireEye, autrefois chouchou des investisseurs, a plongé de 22,9% à 22,46 dollars après des prévisions décevantes, à son plus bas niveau depuis ses débuts en Bourse en 2013 au prix de 20 dollars.

En vue, le site de location de maisons et d'appartements HomeAway s'est envolé de 25,31% à 40,15 dollars après l'annonce de son rachat par le voyagiste en ligne Expedia pour 3,9 milliards de dollars.

Le groupe de prêt-à-porter Ralph Lauren s'est également distingué avec un bond de 14,9% en réaction à ses résultats, à 130,50 dollars.

Walt Disney, News Corp, DreamWorks Animation et le géant de l'alimentation Kraft Heinz publiaient à leur tour à la clôture.

Quelque 7,3 milliards de titres ont changé de mains sur les différents marchés américains, à comparer à une moyenne de 7,0 milliards sur les 20 dernières séances, selon les données de Thomson Reuters.

Le dollar est resté ferme dans la perspective d'une hausse de taux le mois prochain, l'euro ne reprenant que 0,15% à 1,0878 en fin de séance. Sur le marché obligataire, le rendement du papier à deux ans, l'échéance la plus sensible aux taux courts, a atteint un pic de quatre ans et demi à 0,861%.

Après les dernières déclarations de responsables de la Fed, au premier chef sa présidente Janet Yellen, la probabilité d'un resserrement monétaire est désormais de plus de 50% et elle devrait encore évoluer en fonction de la statistique qui sera publiée une heure avant l'ouverture vendredi.

Les économistes attendent en moyenne 180.000 créations d'emplois hors agriculture, après les 142.000 annoncées pour septembre, et un taux de chômage stable à 5,1%. (avec Sinead Carew à New York et Abhiram Nandakumar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)