Zurich (awp) - En dépit d'une rentabilité en berne l'année dernière, les actionnaires du spécialiste des implants dentaires Straumann vont pouvoir profiter d'un dividende relevé. Pour 2024, la direction du groupe bâlois table sur une poursuite de la croissance dans la plupart des régions.

Les recettes globales ont augmenté de près de 4%, ou de 9,8% hors effets de changes, à 2,4 milliards de francs suisses en 2023. L'entreprise, qui produit notamment des implants dentaires et des aligneurs, a profité d'une solide demande dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (+3,7%), en Asie-Pacifique (+4,6%) et en Amérique latine (+16,3%), alors que les ventes ont freiné en Amérique du Nord (+0,7%).

La rentabilité s'est par contre affaissée, le résultat d'exploitation (Ebit) chutant de 23,2% an à 411 millions, a indiqué le groupe mardi dans un communiqué. La marge opérationnelle a pour sa part reculé de 6,1 points à 17,0%. Quant au bénéfice net, il a été divisé par près de deux à 247 millions de francs suisses.

Le repli de la profitabilité s'explique notamment par des amortissements de 11 millions, des coûts exceptionnels de 31 millions liés à des mesures de restructuration et des ajustements de valeur de 153 millions essentiellement liées à la filiale DrSmile. Les activités de cette dernière ont été plus faibles qu'anticipé, raison pour laquelle la société a revu à la baisse l'écart d'acquisition.

Alors que le chiffre d'affaires est conforme aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP, Ebit et résultat net manquent clairement les attentes du marché.

Malgré une performance opérationnelle en repli, les actionnaires recevront un dividende relevé à 0,85 franc par titre, contre 0,80 franc versé pour 2022. C'est mieux que les prévisions des analystes qui tablaient en moyenne sur 0,81 franc.

Pour 2024, la direction s'attend à ce que "les incertitudes géopolitiques et macroéconomiques continuent de peser sur la confiance des consommateurs", mais l'afflux de patients devrait rester positif. Elle estime pouvoir grignoter des parts de marché dans un secteur évalué à 19 milliards de francs suisses au niveau mondial.

Résultat "décevant"

Fort de ce constat, le groupe compte dégager cette année une croissance organique des ventes entre 5% et 9% et une marge opérationnelle de 24% à 25%. "Toutes les régions devraient contribuer à la croissance des ventes attendue", a souligné le directeur général Guillaume Daniellot lors d'une conférence de presse. L'Asie, et notamment la Chine, mais aussi aux Etats-Unis et la région Emea devraient contribuer à la croissance.

Straumann a également dévoilé des changements à la direction, avec le départ fin juin du directeur de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique Wolfgang Becker. Il sera remplacé par le responsable de la division implants Holger Haderer, lui-même remplacé par Andreas Utz.

"Dans l'ensemble, un résultat 2023 décevant", a souligné l'analyste de Vontobel Sibylle Bischofberger dans un commentaire de marché. Son homologue Daniel Buchta de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) estime quant à lui que "la force chronique du franc devrait soulever des questions quant à la rentabilité à long terme de Straumann".

Après une ouverture dans le rouge vif (-7%), l'action Straumann a connu une séance en dents de scie. Le titre a clôturé sur un repli de 2,2% à 144,70 francs suisses, dans un indice SLI des trente principales valorisations de la place zurichoise en retrait de 0,16%.

al/jh