New York (awp/afp) - La Bourse de New York a conclu en ordre dispersé lundi face au bond des cours du pétrole qui n'a toutefois pas suscité de réaction de panique sur les marchés actions et obligations.

L'indice Dow Jones a terminé en hausse de 0,98% à 33.601,15 points, le S&P 500 a progressé de 0,37% à 4.124,51 points tandis que le Nasdaq, à dominante technologique, s'est rétracté de 0,27% à 12.189,45 points.

Les prix du pétrole ont grimpé de quelque 6,30% pour le baril de Brent comme pour le pétrole texan WTI après l'annonce surprise dimanche par huit des vingt-trois pays de l'Opep+ --dont l'Arabie Saoudite--, d'une réduction, dès le mois de mai, de leur production.

La baisse va dépasser le million de barils par jour (bpj), soit la plus importante réduction depuis octobre.

"On a eu un événement à risque ce week-end et ce n'était pas les banques cette fois-ci mais l'Opep", a résumé Karl Haeling de LBBW.

Un pétrole plus cher complique apparemment la tâche de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui a relevé drastiquement les taux d'intérêt pour juguler une inflation qui reste tenace.

La Maison Blanche a peu apprécié l'annonce de l'Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, d'Oman, du Koweït, de l'Algérie et de l'Irak.

"Il n'est pas opportun de réduire la production en ce moment vu les incertitudes du marché", a indiqué un porte-parole du Conseil National de Sécurité de la Maison Blanche.

Mais globalement, les marchés ont réagi "assez calmement", a jugé Karl Healing. "Il y avait déjà le sentiment que l'Opep n'aurait pas réduit sa production si elle n'était pas inquiète d'un ralentissement de la demande et d'un recul des cours du brut", a-t-il expliqué à l'AFP.

En cours de matinée, l'indicateur ISM de l'activité manufacturière aux Etats-Unis a confirmé les présomptions du ralentissement à venir. A 46,3%, l'indice est tombé au plus bas depuis mai 2020.

"Dès que l'ISM a été publié, il y eu la perception que la moindre production de l'Opep allait être largement compensée, en termes d'évolution des cours, par une baisse de la demande et un affaiblissement de l'économie mondiale", a commenté l'analyste.

C'est ainsi que malgré la hausse des prix du pétrole, qui pouvait faire craindre davantage d'inflation, les rendements sur les bons du Trésor se sont détendus: 3,40% au lieu de 3,46% vendredi pour les bons à dix ans vers 20H00 GMT. Ceux à deux ont glissé sous les 4% à 3,96%.

De même le Nasdaq, qui perdait davantage avant la publication de l'ISM, a récupéré un peu de terrain tandis que la montée du Dow Jones s'est solidifiée.

A la cote, les valeurs pétrolières ont profité de la situation. Le secteur de l'énergie (+4,91%) a mené les sept secteurs sur les onze du S&P qui ont conclu dans le vert.

Les groupes de services pétroliers ont caracolé en tête comme Halliburton (+7,76%) ou Schlumberger (+6,59%). ConocoPhilips s'est envolé de 9,29%. Exxon Mobil a gagné 5,89% et Chevron 4,16%.

Sensible à la hausse des carburants, le secteur des voyages a accusé le coup à l'instar d'Expedia (-2,02%), d'Airbnb (-2,36%) ou des compagnies aériennes comme United Airlines (-2,03%) ou American Airlines (-2,24%).

L'autorité américaine de la concurrence, la FTC a opposé son veto à la fusion de la société de biotechnologie Illumina (-1,09%) avec le développeur de tests de cancer Grail.

Ce rapprochement valorisé à 7 milliards de dollars, auquel la FTC s'était déjà opposée pour des raisons de respect de la concurrence, avait été ultérieurement autorisé par un juge administratif américain. La FTC a finalement eu le dernier mot.

L'action Tesla a glissé de 6,12% malgré une hausse du nombre de ses véhicules livrés au premier trimestre, un progrès enregistré surtout grâce à des réductions de prix du constructeur électrique.

Sur le ring, la ligne professionnelle de catch WWC (World Wrestling Entertainment, WWE) a mal encaissé (-2,15%) sa fusion annoncée avec l'Ultimate Fighting Championship (UFC).

Le mastodonte du divertissement Endeavor (-5,81%), propriétaire de l'UFC, détiendra la majorité dans la nouvelle entité qui sera cotée à la Bourse de New York au second semestre. Elle est valorisée plus de 21 milliards de dollars.

afp/al