Wall Street aligne une 3ème séance de hausse consécutive et les 3 principaux indices pulvérisent de nouveaux records, avec une nouvelle série de 'doublés' : record intraday/record de clôture.

Les investisseurs saluent -selon une majorité de commentaires- les annonces de la Réserve fédérale... avec peut-être une sur-interprétation positive : les marchés obligataires n'ont pas la même lecture 'lunettes roses' et sont loin de s'enthousiasmer à la perspective de trois baisses de taux cette année (contre 7 à 8 attendues fin 2023).
Pour en revenir au feu d'artifices de records, ceux du jour ont été établis moyennant des 'gaps' à la hausse, ce qui est révélateur d'un véritable climat d'euphorie.
Le Dow Jones gagne +0,8% à 39.860, le S&P500 culmine à 5.261 mais finit à 5.241 (+0,3%), le Nasdaq prenait +1% à 16.530 mais finit sur un modeste +0,2% à 16.400Pts, le Nasdaq-100 qui s'envolait de +1,1% vers 18.458 en termine à 18.320 (+0,45%), c'est à dire au plus bas du jour.
Les vedettes du jour côté 'technos' furent Micron avec +14,1%, loin devant Broadcom +5,6%, puis Lam research +3,5%, Illumina +3,2%, Applied materials +2,8%, NXP +2%.
Le S&P500 a été tiré pour la seconde séance consécutive par les valeurs financières et les 'brokers' avec Goldman Sachs +4,4%, Trust Financial +3,3%, Blacrock+3%, State Street +2,9%, Raymond James +2,8%, Bank of America +2,1%.

Apple chutait de -4,1% (pire séance depuis fin août 2023), l'entreprise fait l'objet d'une procédure judiciaire -avec une potentielle lourde amende à la clé- pour abus de position dominante (pratiques tombant sous le coup de la Loi anti-trust) avec ses iPhones qui se taillent une part de marché de 64% aux Etats Unis.

Peu après la clôture, FEDEX annonçait un bénéfice supérieur de 10% aux attentes et l'augmentation de son programme de rachat d'actions de 500Mns$, ce qui porte le plan global à 5Mds$.

La Fed s'accroche à son objectif de trois baisses de taux en 2024, suivies de trois nouvelles réductions du loyer de l'argent en 2025.

Les traders évaluent désormais la probabilité d'une baisse des taux d'intérêt en juin à près de 72% contre 60% avant la réunion de la Fed à en croire le baromètre FedWatch du CME.

Comme souvent lorsqu'une déferlante d'indicateurs économiques est publiée en quelques heures, cela n'impacte pas les indices US, parce qu'il y a toujours un chiffre qui 'rassure' parmi ceux dont la teneur est moins positive.

Les investisseurs ont donc découvert successivement les ventes de logements anciens aux Etats-Unis qui ont augmenté plus que prévu selon la NAR, de 9,5% entre janvier et février pour atteindre 4,38 millions en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières.
Le prix de vente médian a atteint 384.500 dollars, en progression de 5,7% sur un an (impact des taux hypothécaires élevés indécelable), et le stock de maisons existantes invendues a augmenté de 5,9% pour atteindre 1,07 million fin février, soit 2,9 mois au rythme d'écoulement actuel.

Un peu moins de dynamisme côté croissance dans le secteur privé américain au mois de mars malgré la bonne forme de l'industrie manufacturière.
Selon la dernière enquête PMI réalisée par S&P Global auprès des directeurs, l'indice 'flash' composite - qui mesure l'activité dans les services et l'industrie - s'est ainsi tassé à 52,2 ce mois-ci, contre 52,5 le mois dernier.
Dans les services, le PMI s'est replié à 51,7, après 52,3 en février, mais il s'est redressé à 52,5 dans le secteur manufacturier, contre 52,2 le mois dernier, pour atteindre un plus haut de quasiment deux ans.

L'indice des indicateurs avancés aux Etats-Unis a en revanche rebondi au mois de février grâce notamment à la bonne santé du marché boursier, annonce ce jeudi l'organisation patronale Conference Board.

Cet indice précurseur, censé préfigurer la tendance générale de la conjoncture américaine pour les mois à venir, s'est redressé de 0,1% le mois dernier, après avoir essuyé un repli de 0,4% en janvier (contre -0,2% attendu).
Malgré cette bonne surprise, le ConfBoard dit percevoir des éléments susceptibles de peser sur la croissance, que l'organisme voit ralentir au deuxième puis au troisième trimestres en raison de l'impact des taux d'intérêt élevés sur les dépenses des consommateurs.

Près de 24 % des entreprises ont signalé une augmentation de l'activité générale ce mois-ci, tandis que 21 % ont signalé des baisses; 52 % n'ont signalé aucun changement.
L'indice des nouvelles commandes est redevenu positif pour la première fois depuis octobre, passant de -5,2 en février à 5,4 en mars. L'indice des expéditions courantes a augmenté de 1 point pour atteindre 11,4 en mars, son plus haut niveau depuis août 2022.

Dans l'ensemble, les entreprises ont continué de faire état d'une baisse de l'emploi. L'indice de l'emploi a augmenté de 1 point pour s'établir à -9,6 en mars, son 11e chiffre négatif au cours des 13 derniers mois.

Sur le marché obligataire, les 'treasuries' ont littéralement ignoré les chiffres du jour et réagissent très timidement au communiqué de la Fed: après -1Pt la veille, le '10 ans' se retend de +1Pt vers 4,2750%.

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