Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes avancent timidement jeudi, tournées vers les Etats-Unis où sera publié un indicateur d'inflation (PCE) très suivi par la banque centrale américaine (Fed) pour déterminer l'orientation de sa politique monétaire.

En Europe, la Bourse de Paris était stable (-0,02%) vers 11h30 GMT, peu après avoir atteint un pic historique à 7977,68 points, tout comme Francfort (+0,46%) qui a de nouveau battu un record en séance à 17'711,53 points. La Bourse de Londres avançait quant à elle de 0,28% et Milan de 0,34%.

Ces pics sont "d'autant plus remarquables qu'il y a des données américaines historiques cet après-midi (13H30 GMT) qui pourraient changer la donne une fois de plus", commente Andreas Lipkow, analyste indépendant.

A Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices oscillaient entre -0,18% et -0,32.

L'indice PCE, réputé pour être la mesure d'inflation préférée de la Fed, devrait réserver une "petite détérioration de l'inflation" pour le mois de janvier aux Etats-Unis.

"Le marché devrait pas mal bouger sur ces données américaines qui sont très importantes", estime Samy Chaar, chef économiste chez Lombard Odier.

Pour cause, à partir de mars 2022, l'institution monétaire a progressivement porté ses taux directeurs dans la fourchette de 5,25 à 5,50%, au plus haut depuis vingt ans, et les maintient à ce niveau depuis juillet, dans le but de ramener l'inflation américaine à 2%.

Depuis plusieurs mois, les observateurs des marchés sont convaincus que la prochaine étape sera d'avoir des baisses de ces taux si la trajectoire de l'inflation reste sur une tendance à la baisse.

"La Fed réduira probablement ses taux cette année, mais une réduction avant l'été ne sera pas à l'ordre du jour si l'inflation ne continue pas à diminuer", explique Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Sur le marché obligataire, le taux allemand à 10 ans, qui fait référence en Europe, s'établissait à 2,49% vers 11H30 GMT, contre 2,46% en clôture mercredi. Le taux américain à même échéance, scruté par les investisseurs, était à 4,30% contre 4,26%.

Les actionnaires privés de dividendes

A Paris, le premier promoteur immobilier français Nexity chutait de plus de 22% après des résultats moins bons qu'attendu et la suppression des dividendes à ses actionnaires alors qu'il souhaitait jusque-là leur proposer un versement d'au moins 2,50 euros par action.

A Francfort, le géant de la chimie Covestro évoluait dans le rouge en première partie de séance, sanctionné pour son chiffre d'affaires en baisse de 20% et la décision du groupe de ne pas verser de dividende pour l'exercice 2023.

Les analystes de Stifel saluent toutefois "des résultats meilleurs qu'attendus et des perspectives en ligne" avec les estimations des analystes, ainsi qu'une annonce sur les dividendes "largement anticipée". Vers 11H30 GMT, le titre s'octroyait 0,78%.

Le bitcoin poursuit son ascension

Le bitcoin a passé largement la barre des 60.000 dollars mercredi et poursuivait son ascension jeudi: vers 11H30 GMT, il gagnait 3,93% à 62.930 dollars, en hausse de 48% depuis le 1er janvier.

"Cette flambée des prix est logique: l'offre est limitée, la demande explose, les vendeurs ne sont pas disposés à vendre et l'arrivée des ETF Bitcoin a rendu cette classe d'actifs plus intéressante aux yeux des grands investisseurs", commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

"Les ETF Bitcoin ont accumulé 6 milliards de dollars depuis leur création" début janvier, poursuit l'analyste.

Côté pétrole, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, est en baisse de 0,22% à 83,50 dollars et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, de 0,09% à 78,47 dollars.

Sur le marché des changes, le billet vert était stable (-0,03%) face à l'euro à 1,0842 dollar pour un euro et face à la livre (+0,02%), à 1,2664 dollar.

afp/jh