Wayne Cole fait le point sur les marchés européens et mondiaux pour la journée à venir.

Jusqu'à présent, les réactions à la victoire du Parti démocrate progressiste au pouvoir à Taïwan, qui a laissé le statu quo entre les deux rives du détroit largement intact et qui a irrité Pékin, comme on pouvait s'y attendre, sont restées limitées.

Les marchés taïwanais n'ont pas semblé particulièrement perturbés, les actions ayant légèrement augmenté de 0,4 %, bien que le dollar taïwanais ait légèrement baissé pour atteindre son niveau le plus bas en trois semaines.

La décision surprise de la banque centrale chinoise de ne pas réduire le taux de ses prêts à moyen terme et de se contenter d'injecter davantage de liquidités dans le système bancaire n'a pas non plus suscité de réaction.

Les investisseurs semblent s'être habitués à être déçus par les mesures de relance au goutte-à-goutte de Pékin, tout comme il y a peu d'attentes concernant le rapport sur le PIB du quatrième trimestre et les données mensuelles attendues mercredi.

On soupçonne la PBOC d'avoir voulu éviter d'accentuer la pression à la baisse sur le yuan, bien que la devise ait touché un plus bas de quatre semaines à la suite de la décision.

En effet, on peut penser que les investisseurs récompenseraient un assouplissement vraiment agressif de la part de Pékin s'ils pensaient qu'il avait une chance de relancer la croissance.

Quoi qu'il en soit, les différentiels de taux d'intérêt ne devraient plus être un obstacle pour le yuan très longtemps si les prix du marché sur les réductions de taux de la Réserve fédérale et de la BCE sont corrects.

Les contrats à terme impliquent désormais une probabilité de 73 % d'une première baisse des taux de la Fed en mars, un rapport sur les prix à la production peu encourageant publié vendredi dernier ayant permis de compenser la déception suscitée par les données sur les prix à la consommation publiées la veille.

Cela a conduit les analystes à revoir à la baisse les prévisions pour la mesure de l'inflation de base des dépenses de consommation personnelle (PCE) à un niveau bénin de 0,2 % pour le mois de décembre. Le rythme annuel ralentirait ainsi à moins de 3 % pour la première fois depuis mars 20221 et laisserait le taux annualisé sur six mois à l'objectif de 2,0 % de la Fed.

Les marchés ont plus que prévu que la BCE réduise ses taux en avril, même si son économiste en chef a indiqué au cours du week-end que le mois de juin était plus probable.

Les intervenants de la BCE à la réunion de Davos cette semaine, dont la présidente Lagarde mercredi, s'opposeront probablement à l'idée d'une réduction en avril et seront probablement ignorés par les marchés.

Parmi les intervenants de la Fed cette semaine, citons le toujours influent patron de la Fed de New York, M. Williams, mais le gouverneur Waller, mardi, sera peut-être plus révélateur, étant donné qu'il abordera les perspectives économiques et que l'on suppose qu'il est proche du président Powell en termes de réflexion.

Ce qu'il dira sur la trajectoire clairement descendante de l'indice PCE de base devrait constituer une lecture intéressante. Les perturbations de la navigation en mer Rouge constituent un risque pour les bonnes nouvelles en matière d'inflation, l'armée américaine ayant annoncé dimanche qu'elle avait abattu une attaque de missiles de croisière des Houthis contre ses navires.

Les analystes estiment que 12 % du commerce mondial et 30 % du trafic de conteneurs passent généralement par la mer Rouge, mais les transits ont chuté de 35 à 45 % au cours du mois dernier et il faut 15 jours de plus aux navires pour emprunter la route alternative qui contourne le cap de Bonne-Espérance.

S&P signale que les tarifs d'expédition ont augmenté pour atteindre plus de 4 500 dollars par conteneur de quarante pieds sur les voies Asie-Europe, contre un tiers de ce niveau en octobre.

Principaux développements susceptibles d'influencer les marchés lundi :

- Balance commerciale de l'UE, production industrielle pour novembre

- Participation de Christine Lagarde et Piero Cipollone, membres du conseil d'administration de la BCE, à la réunion de l'Eurogroupe à Bruxelles.

- Début de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEF)