BERLIN - L'accord de coalition gouvernementale entre les conservateurs d'Angela Merkel et les sociaux-démocrates du SPD est critiqué dans chaque camp, mais salué par Bruxelles et Paris, qui y voient une chance de donner une nouvelle dynamique à la zone euro.

Angela Merkel, qui est à la tête des chrétiens-démocrates (CDU), a concédé l'important portefeuille des Finances au SPD dans le cadre de cet accord de "grande coalition" ("GroKo") qui a finalement été scellé mercredi, plus de quatre mois après les élections législatives fédérales du 24 septembre.

Et les critiques n'ont pas tardé. "Je pense que la formation de ce gouvernement, en l'état, est une erreur politique", a ainsi estimé Christian von Stetten, député CDU qui représente les intérêts des entreprises, à la chaîne publique ARD.

L'octroi du portefeuille des Finances au SPD montre quel prix les conservateurs ont dû payer pour renouveler la grande coalition sortante et assurer à Angela Merkel un quatrième mandat consécutif de chancelière. Le SPD conservera en outre les portefeuilles des Affaires étrangères, de la Justice et du Travail.

Du côté des sociaux-démocrates, le compromis ne fait pas non plus l'unanimité et des interrogations subsitent alors que les quelque 450.000 adhérents du parti auront jusqu'au 4 mars pour avaliser ou non la formation de la coalition.

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WASHINGTON - Les avions et l'artillerie de la coalition internationale sous commandement américain ont visé des forces pro-gouvernementales syriennes la nuit dernière dans la province de Daïr az Zour (nord-est), faisant une centaine de morts.

La coalition a affirmé que ces tirs visaient à repousser "une attaque non provoquée" lancée à 8 km à l'est de l'Euphrate par les soldats du président Bachar al Assad contre le quartier général des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de miliciens kurdes et arabes appuyée par les Etats-Unis.

Le ministère syrien des Affaires étrangères, dans une lettre adressée aux Nations unies, a dénoncé un "crime de guerre" que la communauté internationale se doit de condamner et a demandé la dissolution de cette coalition "illégale", rapporte l'agence de presse officielle syrienne SANA.

Un responsable américain a déclaré que l'état-major de la coalition avait averti la Russie de la présence de combattants des FDS dans le secteur bien avant l'attaque. Le ministère russe de la Défense a affirmé de son côté que les combattants pro-gouvernementaux menaient des opérations de reconnaissance sans en avoir informé au préalable Moscou.

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SEOUL - Le chef de l'Etat sud-coréen, Moon Jae-in, recevra samedi la soeur cadette du numéro un nord-coréen Kim Jong-un, ainsi que des membres de la délégation olympique nord-coréenne.

Ce sera la toute première fois qu'un membre de la famille Kim, dynastie au pouvoir en Corée du Nord depuis Kim Il-sung, sera reçu à la Maison bleue, siège de la présidence à Séoul.

Les Jeux olympiques d'hiver s'ouvrent demain dans la station de ski sud-coréenne de PyeongChang, où les épreuves se dérouleront jusqu'au 25 février.

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HUALIEN, Taïwan - Des dizaines de répliques sismiques ont perturbé les efforts des secours aujourd'hui dans la ville de Hualien à Taïwan, où le bilan du tremblement de terre qui a frappé mardi soir cette ville de 100.000 habitants s'établit désormais à au moins dix morts et sept disparus.

Les autorités recensent également 270 blessés dans la ville, où quatre immeubles se sont effondrés.

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BRUXELLES - L'avocat belge de Salah Abdeslam a demandé aux juges de déclarer irrecevables pour vice de procédure les poursuites en Belgique contre le dernier survivant des commandos des attentats du 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis.

En cause, la langue française employée par le juge néerlandophone qui a rédigé l'ordonnance désignant le juge chargé de l'instruction du dossier, un mélange linguistique contraire selon lui à une loi belge de 1935 sur l'emploi des langues. "C'est un vrai problème" a déclaré Sven Mary, avant d'appeler les juges à "rendre les poursuites irrecevables".

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PARIS - Le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, a présenté aujourd'hui la "police de sécurité du quotidien" (PSQ) qu'il entend notamment lancer, dans un premier temps, à la "reconquête républicaine" d'une soixantaine de quartiers sensibles.

La mise en place de cette PSQ, qui mobilisera d'ici 2020 quelque 1.300 policiers de plus dans ces quartiers et 500 gendarmes supplémentaires dans 20 départements prioritaires, s'inscrit dans une vaste réforme qui concernera aussi la justice, avec un projet de loi révisant la procédure pénale au printemps 2018.

Elle sera assortie sur le quinquennat, en plus des 10.000 créations de postes de policiers et de gendarmes déjà annoncées, de trois milliards d'euros de crédits pour l'immobilier et les équipements de ces deux forces.

A terme, tous les territoires seront concernés, assure Gérard Collomb, qui promet aussi de remplacer la "politique du chiffre", très décriée par les policiers, par de nouvelles méthodes de travail et un nouvel état d'esprit.

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PARIS - La France consacrera 295 milliards d'euros à la Défense d'ici à 2025 en vue de conforter son autonomie stratégique, une ambition à visée européenne qui se déclinera prioritairement au plus près des "besoins immédiats" des armées, en manque criant d'équipements performants.

Les modalités de répartition et d'emploi des ressources promises par Emmanuel Macron avec l'objectif d'un effort de Défense équivalent à 2% du PIB en 2025, soit trois ans après la prochaine élection présidentielle, sont inscrites dans la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) présentée jeudi en conseil des ministres pour la période 2019-2025 et examinée à l'Assemblée nationale à partir de mars.

Après le psychodrame budgétaire qui a conduit à la démission du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, en juillet 2017, la Défense, irrémédiable variable d'ajustement par le passé, s'engage sur "un budget sincère" écartant toute hypothèse de recettes exceptionnelles avec 295 milliards d'euros de besoins programmés jusqu'en 2025, dont 198 milliards de crédits garantis pour la période 2019-2023.

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PARIS - Nicolas Hulot a dénoncé ce matin les "rumeurs ignominieuses" sur des accusations de harcèlement sexuel le visant et n'a pas exclu de démissionner de son poste de ministre de la Transition écologique pour protéger sa famille.

Il a reçu le soutien du Premier ministre, Edouard Philippe, qui a indiqué n'avoir "aucune raison de douter de la parole" de l'ex-animateur de télévision, considéré par l'opinion comme la caution écologique du gouvernement.

"Il n'y a pas d'affaire, il y a des rumeurs, donc le président de la République a assuré Nicolas Hulot de son entier soutien", a ajouté le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, lors du compte rendu du Conseil des ministres.

L'Elysée a rappelé la "jurisprudence" qui exclut tout "départ d'un ministre tant qu'il n'y a pas de mise en examen".

Face aux rumeurs et à la publication annoncée dans le journal Ebdo d'un article faisant état d'une affaire classée d'agression sexuelle présumée et d'accusations de harcèlement liées à une ancienne collaboratrice, Nicolas Hulot a indiqué sur BFM TV RMC avoir voulu "prendre les devants".

A la question de savoir s'il avait été accusé de harcèlement sexuel par une ancienne collaboratrice, il a répondu : "La réponse est non et je le dis avec autant de force que la personne en question, qui est parfaitement identifiée, avec laquelle je suis en contact, vous dira la même chose."

Il a en revanche reconnu avoir fait l'objet d'une plainte en 2008 pour des faits remontant à 1997, classée sans suite.

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PARIS - Les prud'hommes de Paris ont débouté un ex-chauffeur Uber qui souhaitait que son travail pour l'application de transports soit reconnu comme salarié et lui ouvre à ce titre des droits sociaux, une décision en forme de victoire pour le groupe après des revers judiciaires en Europe.

Florian Ménard, ancien chauffeur Uber du Val-d'Oise âgé de 24 ans, demandait la requalification du contrat de prestataire qui le liait à la société en contrat de travail et réclamait le paiement de congés payés, le remboursement de frais professionnels ainsi qu'une indemnité forfaitaire pour travail dissimulé.

Dans un jugement du 29 janvier consulté par Reuters, le conseil des prud'hommes de Paris estime qu'"il a été démontré qu'aucun contrôle horaire n'est effectué par la société Uber envers les chauffeurs de VTC, et que ces derniers n'ont aucune obligation de présence ou de durée de connexion".