Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers ont du mal à digérer un indicateur économique américain et reculent mardi, contrariés par la hausse des taux obligataires et l'ajustement des scénarios des investisseurs concernant l'évolution des taux des banques centrales.

Fermées vendredi puis lundi, les places européennes ont ouvert en hausse mais ont terminé en baisse: Paris a cédé 0,92%, Francfort 1,13%, Milan 1,22%, signant leur pire séance depuis janvier. Londres a reculé de 0,22%. A Zurich, le SMI a cédé 1,15%.

Wall Street évolue en repli également, plombée par la hausse des taux obligataires. Vers 15H55 GMT, le Dow Jones perdait 1,18%, le S&P 500 1% et le Nasdaq 1,34%.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt de l'Etat américain ont nettement augmenté lundi et poursuivent leur hausse mardi, montant à 4,36%, après avoir terminé à 4,31% lundi.

Les taux des Etats européens suivaient: le taux d'intérêt de l'emprunt allemand à 10 ans montait à 2,40%, contre 2,30% jeudi, et celui de l'Etat français à 2,92%, contre 2,81% jeudi.

Pour Quincy Krosby, de LPL Financial, Wall Street reste marquée par le bond des prix payés dans le secteur manufacturier en mars aux Etats-Unis, à un niveau plus connu depuis juillet 2022, selon l'enquête mensuel ISM publiée lundi, qui a relancé les doutes quant à la trajectoire de l'inflation.

"L'économie américaine est toujours résiliente : indice ISM en expansion, PIB ressorti à +3,4%, une consommation toujours solide", liste Sacha Hedelin, gérante de portefeuilles chez Amplegest.

"Cela offre du temps à la Réserve fédérale" (la Fed) avant de baisser ses taux d'intérêt directeurs, "les anticipations de baisse des taux se réajustent à la baisse", ajoute-t-elle.

Selon Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France, "les probabilités d'une non-baisse de taux pour juin (...) sont remontées à 42%", contre "0% après" le discours du président de la Fed Jerome Powell en décembre, lorsqu'il a évoqué la possibilité de baisser les taux en 2024.

Du côté de "l'inflation en zone euro, elle ralentit en Allemagne, cela montre qu'on va dans le bon chemin", commente Sacha Hedelin.

L'inflation allemande a ralenti en mars, à 2,2% sur un an, selon des chiffres provisoires publiés mardi.

Tesla à l'arrêt ___

Le constructeur automobile américain Tesla dérapait de 5,38%, après la publication de chiffres de ventes sensiblement en deçà des attentes pour le premier trimestre, une déception attribuée aux perturbations du trafic maritime en mer Rouge et à un incendie volontaire de l'usine située près de Berlin, en Allemagne, début mars.

Superdry prend l'eau ___

La chaîne de vêtements britannique Superdry, qui lutte pour sa survie, a vu son action s'effondrer de 55% à Londres, après que le directeur général a signifié qu'il ne ferait finalement pas d'offre de reprise.

En février, l'annonce que le patron de l'entreprise, Julian Dunkerton, étudiait une possible offre de rachat, avait à l'inverse fait flamber l'action de 80%.

Sur les cinq dernières années, le titre a perdu plus de 90% de sa valeur.

Le WTI au plus haut depuis octobre ___

Les cours du pétrole grimpaient vers 15H50 GMT, dans un contexte d'inquiétudes renouvelées sur l'approvisionnement, la frappe meurtrière imputée à Israël contre un bâtiment diplomatique iranien à Damas faisant notamment craindre une riposte de l'Iran.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, prenait 1,54% à 88,77 dollars, après avoir frôlé les 90 dollars le baril.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, gagnait 1,62% à 85,06 dollars, dépassant pour la première fois depuis octobre le seuil des 85 dollars.

Le prix de l'once d'or continuait de battre des records en début de semaine. Vers 15H50 GMT, elle valait 2.256,59 dollars, en hausse de 0,23% sur la séance et a atteint un peu plus tôt un nouveau sommet à 2.277,02 dollars.

L'euro gagnait 0,24% par rapport au dollar, à 1,0769 dollar pour un euro.

Le bitcoin lâchait 5,93% à 65.631 dollars.

afp/rp