New York (awp/afp) - Les investisseurs misaient à nouveau vendredi sur une baisse des taux directeurs des banques centrales dans les prochains mois, ce qui a fait reculer les taux obligataires et bondir les Bourses européennes, Wall Street se focalisant davantage sur le début de la saison des résultats.

Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse, soutenue par le repli des taux d'intérêt des emprunts d'État. Paris est montée de 1,05%, Londres de 0,64%, Francfort de 0,95% et Milan de 0,73%. L'indice Eurostoxx 600 a avancé de 0,84%, enregistrant sa plus forte progression journalière depuis le 14 décembre. A Zurich, le SMI a gagné 0,65%.

"Tout tourne clairement autour de l'inflation et des taux", commente Céline Weill-Alliel, gérante d'Uzes Gestion.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts des États européens reculaient nettement: le taux à 10 ans allemand passait à 2,18% contre 2,23% jeudi, celui de la France à 2,68% contre 2,73%.

Pour Céline Weill-Alliel, cette détente obligataire est à mettre sur le compte des déclarations de la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) Christine Lagarde, qui a estimé jeudi qu'une baisse des taux directeurs, une fois la bataille contre l'inflation gagnée, était est "logique", sans se risquer à donner de date.

Le taux d'intérêt des emprunts des États-Unis à deux ans, l'échéance la plus sensible aux anticipations de politique monétaire, a aussi fortement reculé, tombant à 4,15%, son plus bas depuis mai 2023, contre 4,25% jeudi à la clôture.

Les prix de gros ont légèrement baissé (-0,1%) le mois dernier aux Etats-Unis, une bonne surprise qui a apporté un regain d'optimisme aux marchés au lendemain de chiffres de l'inflation moins bons que prévu.

Cet indicateur a ravivé les anticipations d'un premier abaissement des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed) américaine en mars.

"Le marché reste très optimiste sur les baisses de taux, il ne peut guère l'être davantage", remarquait Steve Sosnick d'Interactive Brokers.

La baisse des taux a cependant peu profité à Wall Street, où le Dow Jones a lâché 0,31%. Le Nasdaq a grignoté 0,02% et le S&P 500 +0,08%.

Les investisseurs commencent à se tourner vers les résultats d'entreprises aux États-Unis et aux annonces d'entreprises avant leurs résultats en Europe.

Delta Airlines a fait plonger l'aérien ___

L'action de la compagnie aérienne Delta Airlines a chuté de 8,97% à New York après une réduction de ses prévisions de bénéfices pour 2024, malgré des résultats trimestriels plus forts que prévu au quatrième trimestre.

Dans son sillage, American Airlines a plongé de 9,46% et United Airlines de 10,63%.

Burberry prend une veste ___

Le groupe de luxe britannique Burberry a perdu 5,51% à Londres après une révision à la baisse de ses prévisions financières pour l'année.

"La situation a été particulièrement difficile aux États-Unis, où les ventes à périmètre constant ont baissé de 15%", note l'analyste de Bernstein Luca Solca.

A Paris, LVMH a cédé 0,34%, Kering 1,20%.

Résultats en baisse des banques américaines ___

Bank of America (-1,06%) et JPMorgan Chase (+0,73%) ont présenté des résultats trimestriels en repli. Citigroup a été salué (+1,04%) alors que la banque a annoncé la suppression de 20.000 postes.

Le premier gestionnaire d'actifs au monde BlackRock a, lui, publié un bénéfice net en hausse de 9% au quatrième trimestre et annoncé l'acquisition de la société d'investissement Global Infrastructure Partners (GIP), spécialisée dans les infrastructures, pour environ 12,5 milliards de dollars. Son action a pris +0,88%.

Du côté du pétrole et des devises ___

Les cours du pétrole ont progressé mais ont vu une bonne partie de leurs gains s'effacer en fin de séance, le bond lié à la dégradation de la situation géopolitique au Proche-Orient s'essoufflant, faute d'effet direct sur l'offre.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a gagné 1,13%, pour finir à 78,29 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, avec échéance en février, a lui pris 0,91%, à 72,68 dollars.

L'euro reculait de 0,20% face au dollar, à 1,0949 dollar pour un euro.

Le bitcoin chutait de 6,03% à 43.390 dollars.

afp/rp