New York (awp/afp) - Les Bourses européennes ont été sapées par des prises de bénéfices vendredi, tandis que Wall Street est, elle, repartie de l'avant, encouragée par des chiffres américains de l'emploi très au-dessus des attentes.

En Europe, la Bourse de Paris a terminé en nette baisse de 1,11%, signant sa pire séance depuis début janvier. Francfort a lâché 1,24%, Londres 0,81% et Milan 1,63%. A Zurich, le SMI a cédé 1,67%.

Les "fortes baisses" sur les actions européennes sont le signe que "le marché a besoin de respirer et trouve un prétexte" pour le faire, a commenté Arnaud Morvillez, gérant de fonds pour Uzès Gestion.

"Le rapport sur l'emploi américain a été le point focal de la séance", a-t-il relevé.

L'économie américaine a créé 303.000 emplois au mois de mars, selon le ministère du Travail, soit nettement plus que les 200.000 attendus par les économistes. C'est le chiffre le plus élevé depuis mai 2023.

"Le marché du travail reste vigoureux et l'économie américaine continue à créer des emplois à un rythme soutenu", a souligné, dans une note, Rubeela Farooqi, analyste de High Frequency Economics.

"La croissance élevée de l'emploi et la baisse du taux de chômage (de 3,9% à 3,8%) pourraient inciter la Fed (banque centrale américaine) à revoir ses hypothèses de baisses de taux en 2024", a-t-elle ajouté.

La perspective de voir la Fed rester ferme plus longtemps a pénalisé les actions européennes, mais Wall Street s'est installée résolument dans le vert.

Le Dow Jones a gagné 0,80%, l'indice Nasdaq a pris 1,24% et l'indice élargi S&P 500 a grimpé de 1,11%.

"Une partie de ce mouvement était un rattrapage après le décrochage de la veille", a fait valoir Steve Sosnick, analyste d'Interactive Brokers. Mais il y voit aussi le signe que le marché "se dit finalement qu'il vaut peut-être mieux se préoccuper de l'économie que de savoir combien nous aurons de baisses de taux" cette année.

Shell fait son point trimestriel ___

Le géant britannique des hydrocarbures Shell (+0,58%) s'attend à des ventes et marges de gaz "solides mais nettement plus faibles" au premier trimestre 2024 qu'au quatrième trimestre 2023 lorsqu'elles avaient été "exceptionnelles", d'après un communiqué paru vendredi.

A l'inverse, les ventes et marges de produits chimiques devraient être nettement plus élevées au premier trimestre qu'au dernier trimestre de l'an passé, a précisé le groupe dans un point trimestriel avant la publication de ses résultats, prévue le 2 mai.

Toujours dans le secteur énergétique, dopé par l'envolée des cours du pétrole, au plus haut depuis cinq mois, ExxonMobil (+1,38%) a établi vendredi un nouveau record.

ConocoPhillips (+1,34%) et Occidental Petroleum (+2,40%) ont aussi paradé.

Trump perd des milliards ___

Cible des spéculateurs, le groupe de médias Trump Media and Technology Group (TMTG) a encore pris un éclat (-12,05%).

Le titre a perdu près de la moitié (-48%) de sa valeur depuis son pic de la semaine dernière, diminuant de plusieurs milliards de dollars la manne que pourrait récupérer Donald Trump s'il vendait ses actions.

Le pétrole monte encore ___

Le cours du baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a enregistré, vendredi, une sixième séance de hausse d'affilée, dans un marché du pétrole qui guette la riposte iranienne contre Israël.

Le prix du WTI pour livraison en mai a pris 0,36%, à 86,91 dollars, au plus haut depuis fin octobre.

Le baril de Brent de la mer du Nord, avec échéance en juin, a lui gagné 0,57%, à 91,17 dollars, également un sommet de plus de cinq mois.

L'euro était stable face au billet vert, à 1,0837 dollar pour un euro.

Le bitcoin lâchait 3,80%, à 67.690 dollars.

afp/rp