NEW YORK (awp/afp) - Les dernières données montrant la solidité du marché de l'emploi américain ont définitivement anéanti les espoirs des marchés de voir la banque centrale américaine baisser ses taux en mars, mais Wall Street s'est concentrée sur les réussites de la tech.

En hausse prononcée en début de séance, les Bourses européennes ont terminé sans vigueur: Paris a fini proche de l'équilibre (+0,05%), tout comme Londres (-0,09%) et Milan (+0,09%). A Zurich, le SMI a pris 0,23%.

L'indice Dax de Francfort a progressé de 0,35%, profitant de l'élan donné en début de séance par les résultats des géants de la "tech" pour atteindre un nouveau record en séance, à 17.004,55 points, dépassant son précédent plus haut qui datait du 14 décembre.

Le rapport sur l'emploi américain, bien plus fort que prévu avec 353.000 embauches, a tendu nettement le marché obligataire mais n'a pas empêché Wall Street de célébrer les bons résultats de la technologie et particulièrement de Meta (Facebook, Instagram).

"Il n'y a clairement rien qui indique que le ralentissement" de l'économie américaine "soit trop prononcé pour nécessiter une baisse des taux" à ce stade, commente Charlotte de Montpellier, économiste d'ING, qui ajoute qu'il y a même "encore des risques à la hausse qui subsistent sur l'inflation".

"Aujourd'hui, une baisse des taux en mars n'est plus du tout à l'ordre du jour", conclut Christophe Boucher, directeur des investissements chez ABN AMRO Investment Solutions.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt de l'emprunt des Etats-Unis sont remontés nettement.

Le rendement des bons du Trésor américains à deux ans, l'échéance la plus sensible aux anticipations concernant la politique monétaire, grimpait à 4,37% vers 21H25 GMT, contre 4,20% à la clôture de jeudi.

Pour l'échéance à dix ans, le taux d'intérêt montait à 4,02%, contre 3,88% la veille.

Du côté des actions, Wall Street a néanmoins terminé sur des records pour le Dow Jones (+0,35%) et le S&P 500 (+1,07%).

Le Nasdaq (+1,74%) a été entraîné par l'envolée de l'action Meta, qui a fait gonfler la capitalisation boursière du groupe de plus de 200 milliards de dollars en une seule séance.

Meta met tout le monde d'accord ___

Meta s'est en effet envolé de 20,32% à 474,99 dollars.

La maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp a réalisé au quatrième trimestre 14 milliards de bénéfice net. Le groupe a aussi annoncé le versement du premier dividende de son histoire et un programme de rachat massif d'actions.

Amazon a grimpé de 7,87% après avoir vu ses revenus s'envoler de 14% sur un an.

En revanche, Apple a reculé de 0,54%, plombé par une chute de 12,9% du chiffre d'affaires en Chine.

Delivery Hero chute ___

Le titre du spécialiste de la vente en ligne Delivery Hero a plongé de 22,56% à Francfort après des rumeurs concernant un échec des pourparlers de négociations en vue d'un rachat d'une partie de Foodpanda, sa filiale en Asie, des allégations niées par le groupe allemand dans un communiqué.

Covestro tôt pour faire une offre ___

Le fabricant de matières plastiques Covestro (-1,57%) a pâti des informations du quotidien allemand Handelsblatt selon lesquelles les négociations en vue d'un rachat de l'entreprise par le groupe pétrolier d'Abu Dhabi Adnoc "patinent", alors que ce dernier n'a "toujours pas fait d'offre concrète et officielle".

Reflux du pétrole, hausse du dollar ___

Les cours du pétrole ont enchaîné une nouvelle séance de baisse sur un marché sonné par un chiffre de créations d'emplois élevé aux Etats-Unis, qui fait craindre de voir la banque centrale américaine (Fed) rester ferme plus longtemps que prévu.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord a abandonné 1,74%, pour clôturer à 77,33 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain a lui lâché 2,08%, à 72,28 dollars.

Le dollar se renforçait face à la plupart des autres devises.

Le billet vert prenait 0,75% face à l'euro (1,0791 dollar pour un euro), se situant au plus haut depuis mi-décembre.

afp/rp