New York (awp/afp) - Les Bourses mondiales ont de nouveau fini dans le rouge mercredi, prises d'aversion pour le risque à l'approche de la date d'un possible défaut de paiement des Etats-Unis et digérant des données économiques moroses.

Les Bourses européennes ont connu leur pire séance depuis le 15 mars, lorsque la panique autour du secteur bancaire avait fait trembler les marchés.

Paris a cédé 1,70%, Londres 1,75%, tombant toutes deux à un plus bas depuis fin mars. Francfort a perdu 1,92%, Milan 2,39% et l'indice Eurostoxx 600 1,81%. A Zurich, le SMI a abandonné 0,89%.

A New York, le Dow Jones a cédé 0,77%, l'indice Nasdaq a reculé de 0,61% et l'indice élargi S&P 500 a abandonné 0,73%.

L'inflation britannique a nettement ralenti en avril, mais à un niveau supérieur aux anticipations des analystes, et la partie sous-jacente, c'est à dire hors énergie et alimentation, a augmenté à 6,8% sur un an en avril.

Les taux d'intérêt britanniques se sont ajustés en conséquence, cette publication étant de nature à pousser la Banque d'Angleterre à relever encore une fois ses taux. Le taux d'intérêt de la dette du Royaume-Uni à deux ans, très sensible aux anticipations de politique monétaire, grimpait à 4,32% contre 4,11% à la clôture de la veille.

"Lorsqu'un pays significatif a du mal à traiter cette inflation, on se demande si cela ne va pas être le cas en Europe dans trois ou six mois", estime Florian Allain, gérant de portefeuille chez Mandarine Gestion, pour expliquer la contagion aux autres marchés européens.

Pour ne rien arranger, "les récentes données macroéconomiques dans le monde ont été faibles, surtout dans le secteur manufacturier", relève Karl Haeling, "particulièrement en Europe".

En Asie, Tokyo (-0,89%), Hong Kong, (-1,62%) et Shanghai (-1,28%) ont toutes clôturé en repli.

"Si jamais les craintes autour des perspectives économiques mondiales n'étaient pas suffisantes, avec la reprise chinoise qui semble de plus en plus friable", l'approche de la date butoir pour arriver à un accord sur le plafond de la dette américaine pèse de plus en plus sur les marchés, selon Michael Hewson, analyste de CMC Markets.

Malgré les négociations toujours en cours entre le président américain Joe Biden et les représentants de l'opposition républicaine au Congrès, il semble qu'aucune avancée majeure n'ait été enregistrée jusqu'ici, à huit jours d'un possible défaut de paiement des Etats-Unis.

L'approche de la date limite pour un accord, fixée à début juin, a fait grimper les taux obligataires, une mauvaise nouvelle pour le marché actions. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,74%, contre 3,69% la veille.

Les semi-conducteurs à un stop ___

Les valeurs des fabricants de semi-conducteurs évoluent en forte baisse mercredi après que l'un des acteurs du secteur, l'Américain Analog Devices (-7,83%), a présenté des perspectives jugées décevantes par les investisseurs.

A Paris, STMicroelectronics a chuté de 5,38%. A Francfort Infineon a cédé 5,41%.

A Wall Street, Intel a perdu 1,73%, Qualcomm, 0,52%, et Texas Instruments, 1,57%.

Du côté des devises et des matières premières ___

Le dollar néo-zélandais chutait de 2,17% par rapport au dollar, après la réunion de la banque centrale nationale, qui a relevé son principal taux directeur au plus haut depuis décembre 2008, comme attendu, mais qui a aussi estimé que c'était la dernière fois qu'elle le faisait.

L'euro rendait 0,18% au billet vert, à 1,0750 dollar, proche de son plus bas niveau depuis deux mois.

Les prix du pétrole ont poursuivi leur hausse initiée la veille après l'avertissement du ministre saoudien du pétrole contre les paris sur la poursuite des baisses de cours. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet a pris 1,97% à 78,36 dollars et celui de WTI américain à même échéance est monté de 1,96% à 74,34 dollars.

afp/rp