cuivre flanche

Londres (awp/afp) - Le prix de l'or a fini quasi stable sur la semaine, d'abord dopé par la pause de la Fed dans son tour de vis monétaire, puis retombant après les signaux de l'institution en faveur d'une prochaine hausse de taux.

"Malgré une légère hausse (du prix de l'or) à l'approche du week-end, les investisseurs ont clairement pris à coeur le message de la Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr), à savoir que les taux d'intérêt seront plus élevés et plus longs", commente Han Tan, analyste chez Exinity.

Mercredi, la Fed a maintenu ses taux directeurs à leur niveau actuel, mais anticipe d'ici fin-2023 une hausse supplémentaire. Les taux d'intérêt devraient ensuite baisser moins vite que prévu en 2024.

La perspective de taux plus élevés de la Fed profite à la fois au dollar et au rendement des obligations d'Etat américaines, ce qui pèse par comparaison sur l'attractivité de l'or, les trois actifs étant considérés comme des valeurs refuges.

"La fin du resserrement monétaire (aux Etats-Unis) est très proche et cela devrait se traduire par un pic du dollar, parallèlement à une économie qui ressent enfin tout l'impact du cycle de hausse des taux de la Fed", confirme pour sa part Edward Moya, analyste chez Oanda.

Et cet "affaiblissement des perspectives de croissance commence à attirer des flux de valeurs refuges vers l'or", poursuit-il.

Vers 15H45 GMT, (17H45 à Paris), l'once d'or s'échangeait vendredi à 1.927,91 dollar, contre 1.923,90 dollars sept jours plus tôt.

Le cuivre fléchit

Les cours du cuivre ont fléchi cette semaine sur le London Metal Exchange (LME), les anticipations d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt américains avant la fin de l'année rendant le dollar plus attractif pour les investisseurs, au détriment du métal rouge.

Jeudi, la tonne de cuivre a touché son plus bas prix depuis fin mai, à 8.071 dollars.

Si la banque centrale américaine a opté pour une pause dans son cycle de hausse des taux mercredi, elle a laissé entendre qu'elle anticipe un autre tour de vis monétaire avant la fin de l'année.

Pour Ole Hansen, analyste chez Saxobank, cette perspective a déclenché la vente du métal tout en portant le dollar.

"La fermeté du dollar américain est un facteur qui pèse sur le prix" du cuivre, libellé en billet vert, explique Barbara Lambrecht, analyste chez Commerzbank. L'appréciation du dollar diminue en effet le pouvoir d'achat des investisseurs utilisant d'autres devises.

"En outre, les stocks de cuivre continuent d'augmenter", souligne Mme Lambrecht.

La demande de cuivre reste cependant résiliente. Les propriétés du cuivre, en particulier sa forte conductivité, en font en effet un métal clé pour la transition énergétique, intervenant notamment dans la composition des batteries de véhicules électriques.

Sur le LME, la tonne de cuivre s'échangeait pour 8.227 dollars, contre 8.405,50 dollars vendredi dernier en fin de séance.

Le sucre dispersé

Le sucre a terminé en petite hausse sur la semaine à New York après avoir atteint des niveaux plus vus depuis 12 ans, entraîné par la sécheresse des pays producteurs asiatiques, mais est retombé de ses sommets à Londres.

Mardi, la livre de sucre brut à New York a touché les 27,88 cents, un prix qu'elle n'avait pas atteint depuis septembre 2011.

En fin de semaine précédente, la tonne de sucre blanc à Londres avait également atteint son record depuis septembre 2011.

Si des prises de bénéfices ont fait reculer les cours à Londres sur la semaine, à New York, les cours ont encore été soutenus par les craintes sur l'offre.

"Les commerçants s'inquiètent du manque d'exportations de sucre en provenance de l'Inde", commente Jack Scoville, analyste de Price Future Group, alors que "la mousson indienne devrait se retirer au début de cette année et laisser la canne à sucre en altitude et au sec".

Le phénomène météorologique El Niño est également susceptible d'affecter les récoltes dans plusieurs pays asiatiques, dont l'Inde et la Thaïlande, deuxième exportateur mondial de sucre.

Les prévisions de production sont en berne dans ces deux pays, rapporte l'analyste.

A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars 2024 valait vendredi 27,27 cents, contre 27,16 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 732,70 dollars contre 748,30 dollars le vendredi précédent à la clôture.

lul-emb/ved/pta