Zurich (awp) - Le fabricant de turbocompresseurs Accelleron, ex-entité autonomisée d'ABB, a vu ses ventes et la rentabilité opérationnelle accélérer sur les six premiers mois de l'année. Grâce à ces solides résultats, la direction a précisé ses objectifs pour l'ensemble de 2023, malgré les coûts encore liés à son envol.

La société argovienne, scindée l'an dernier du groupe d'électrotechnique ABB et cotée à la Bourse suisse depuis octobre 2022, a vu son chiffre d'affaires augmenter de 17,1% sur un an à 448,6 millions de dollars. En croissance organique, soit apurées des effets de changes, les ventes ont progressé de 20,3%, selon un communiqué publié mardi.

Accelleron a profité d'une demande solide dans la marine marchande et dans le secteur gazier, ainsi que d'un relèvement des prix. Ces éléments positifs ne devraient cependant pas se reproduire en seconde partie d'année, a prévenu la firme.

Au niveau de la rentabilité, le résultat d'exploitation (Ebita) opérationnel a crû de 11,6% à 108 millions de dollars, mais la marge afférente s'est repliée de 1,2 point à 24,1%. Quant au bénéfice net, il a atteint 46,9 millions, en chute de 30,2% comparé au premier semestre 2022.

Le groupe a expliqué le recul de la marge par les coûts induits par l'autonomisation de la société. L'inflation a quant à elle été compensée par des hausses de prix. La chute du profit net est à mettre sur le compte de coûts non-récurrents de 48,8 millions relatifs à la séparation d'ABB.

Alors que les recettes sont conformes aux prévisions des analystes interrogés par l'agence AWP, l'Ebita, la marge et le résultat net ont surpassé les attentes.

Pour 2023, les dirigeants ont confirmé viser une hausse du chiffre d'affaires d'environ 13%, voire 15% en incluant l'acquisition d'Officine Meccaniche Torino (OMT). L'objectif de marge opérationnelle Ebita doit se situer dans le bas de la fourchette des 23% à 26% visés à moyen terme. A moyen terme, l'entreprise vise une croissance organique de 2% à 4%.

La marine marchande carbure

Le directeur général Daniel Bischofberger s'attend à ce que le groupe profite "d'une activité exceptionnellement forte dans la marine marchande et d'une solide demande dans le secteur de la compression de gaz". Le second semestre devrait être "positif", mais avec une "trajectoire de croissance plus normalisée".

Le processus de séparation de son ancienne maison-mère avance comme prévu et devrait être terminé d'ici la fin de l'année, a indiqué M. Bischofberger lors d'une conférence téléphonique. Les charges totales liées à cette opération devraient s'élever à 70-80 millions de dollars en 2023, a ajouté le directeur financier Adrian Grossenbacher, confirmant de précédentes estimations. En 2024, pourraient s'ajouter environ 10 millions.

"Accelleron a réalisé un premier semestre très positif", ont commenté les analystes de la Banque cantonale de Zurich, ajoutant que la rentabilité était encore pénalisée par l'autonomisation d'ABB.

A la Bourse suisse, ces nouvelles ne semblaient pas du goût des investisseurs. Après un plongeon d'environ 4% peu après l'ouverture, la nominative s'est redressée, clôturant toutefois dans le rouge à hauteur de 0,5% à 23,52 francs suisses. L'indice élargi SPI a lui cédé 0,79%.

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