Zurich (awp) - La Bourse suisse a nettement reculé mercredi. Après une petite pointe dans le vert en tout début de séance, le SMI a pris résolument la direction du sud et il a même fait une première brève apparition sous la barre des 10'000 point en fin de matinée. En toute fin de séance, il a rechuté sous ce niveau.

L'évolution parfois galopante du coronavirus dans certains pays, y compris en Suisse, a douché l'enthousiasme des investisseurs.

"La seconde vague est arrivée plus rapidement que le vaccin", a relevé Jochen Stanzl, de CMC Markets. L'analyste estime par contre que le rétablissement des marchés observé depuis mars repose plus sur des attentes de reprise conjoncturelle en dépit d'une pandémie rampante que sur les espoirs de mise au point du vaccin en question.

Sur le front des nouvelles d'entreprises, Nestlé a retenu l'attention, ainsi que quelques sociétés du marché élargi, après la publication de résultats intermédiaires.

A New York, Wall Street était passé au rouge en matinée, après un début positif. Les investisseurs espéraient toujours un accord de dernière minute sur un plan de relance de l'économie américaine.

Le SMI a fini en recul de 1,54% à 9989,75 points, son plus bas du jour et après un plus haut à 10'159,70 points en ouverture. Le SLI a cédé 1,38% à 1548,19 points et le SPI 1,45% à 12'494,65 points. Sur les 30 valeurs vedettes, deux seulement, Kühne+Nagel (+2,2%) et Adecco (+0,8%), n'ont pas reculé.

La veille, Kühne+Nagel avait présenté des chiffres supérieurs aux attentes. Ce mercredi, cinq analystes ont revu leur copie, tous relevant l'objectif de cours avec des recommandations variant entre "sell" et "neutral".

Temenos (-3,6%) a terminé lanterne rouge, derrière Roche (-2,6%) et SGS (-2,2%).

L'autre poids lourd pharmaceutique Novartis (-1,8%) a aussi pesé sur l'indice, alors que Nestlé (-0,8%) a limité la casse.

La crise pandémique et les mesures de confinement n'auront pas ébranlé la solidité du géant de Vevey. Ce dernier a affiché un chiffre d'affaires légèrement supérieur aux prévisions sur les neufs premiers mois de l'année. La croissance organique a progressé à 4,9% au 3e trimestre. Elle s'établit à 3,5% sur les neuf premiers mois.

Novartis a décroché aux Etats-Unis le statut de médicament orphelin pour un traitement en développement contre la maladie de Huntington pour laquelle il n'existe pas de traitement pouvant la ralentir.

Berenberg a réduit l'objectif de cours de Temenos et confirmé "hold". Les chiffres du troisième trimestre ont clairement montré que des revenus ont été perdus avec le remplacement des revenus de licence par des contrats SaaS, selon l'analyste.

Lafargeholcim (-1,4%) sortira renforcé et plus compétitif de la crise du coronavirus, a estimé son directeur général Jan Jenisch. "Notre gestion de crise nous a permis d'accomplir de très rapides progrès et nous avons mis à profit ces huit derniers mois un potentiel de réduction des coûts significatif", a-t-il confié au portail The Market.

Au lendemain de son envolée de près de 16% dans le sillage d'excellents chiffres trimestriels, Logitech (-1,2%) a subi des prises de bénéfices. Deux analystes ont relevé l'objectif de cours et chacun confirmé la recommandation "buy".

Les bancaires UBS (-0,9%), Julius Bär (-1,0%) et Credit Suisse (-1,8%) n'ont pas été à la fête non plus.

A contre-courant sur le marché élargi, Zur Rose (+13,4%) a enregistré sur les neuf premiers mois de 2020 une hausse de son chiffre d'affaires dans toutes les régions. L'entreprise thurgovienne a également confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'exercice.

Le laboratoire Idorsia (stable) a finalisé son augmentation de capital, récoltant au passage 535 millions de francs suisses. Quelque 15,8 millions nouvelles actions, sur les 23,8 millions offertes, ont été placées auprès d'actionnaires existants à un prix unitaire de 22,50 francs suisses.

Le gestionnaire d'actifs GAM (-2,9%) a connu un troisième trimestre difficile, marqué par un nouveau reflux de capitaux de 2,4 milliards de francs suisses, après les près de 6 milliards signalés pour la première moitié de l'année. La masse sous gestion en revanche s'est maintenue à niveau.

Le producteur d'instruments de mesure Inficon (-3,9%) a vu ses ventes reculer de 1,3% à 92 millions de dollars au 3e trimestre. Le bénéfice net a chuté de 36% à 7,9 millions de dollars a essuyé une chute de rentabilité sur le troisième partiel.

rp/al