Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé la séance de jeudi sur une note négative, après avoir frôlé le seuil des 9000 points. La journée s'est déroulée sous le signe du doute, dans un marché attendant les dernières évolutions dans les négociations entre les Etats-Unis et le Canada sur la révision de l'accord de libre-échange nord-américain (Aléna).

Wall Street a débuté la séance en légère baisse, marquant un temps d'arrêt après avoir emmené certains indices à des records et en attendant la conclusion des discussions entre Washington et Ottawa.

"Il n'est pas inattendu de voir les investisseurs lâcher un peu de lest après ce qui a été une belle envolée", a remarqué JJ Kinahan de TD Ameritrade. "Et il ne serait pas étonnant que cela continue jusqu'à vendredi soir avec des acteurs du marché qui souhaitent engranger un peu de profits avant un long week-end", lundi étant férié aux Etats-Unis, a-t-il ajouté.

L'après-midi a vu tomber une salve de données macro-économiques en provenance d'outre-Atlantique. L'inflation américaine a grimpé en juillet à son plus haut niveau depuis six ans à 2,3% sur un an, alors que les dépenses des ménages ont augmenté plus vite que leurs revenus.

Les demandes hebdomadaires d'allocations chômage, toujours proches de leur plus faible niveau en cinq décennies, ont légèrement augmenté conformément aux attentes comme prévu par les analystes.

En Suisse, l'économie devrait connaître un coup de frein ces prochains mois, avec une croissance se situant dans la moyenne observée ces dix dernières années, estime l'institut d'études conjoncturelles KOF. Son baromètre a subi un repli de 1,4 point en août au regard du mois précédent, à 100,3 points.

Le Swiss Market Index (SMI) a reculé de 0,46% à 9042,06 points, après être tombé à 9005,76 en cours de séance. Le Swiss Leader Index (SLI) a cédé 0,49% à 1479,11 points et l'indice élargi Swiss Performance Index (SPI) 0,39% à 10'804,66 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 25 ont perdu du terrain et seules cinq en ont gagné.

Le première marche du podium revient à Sonova (+1,2%), Schindler et SGS (+0,4% chacun) se partageant la seconde place, devant Bâloise (+0,3%) et Partners Group (+0,2%).

Le co-directeur général du gestionnaire d'actifs zurichois, Christoph Rubeli, cède son poste à David Layton après cinq années à la tête du groupe. Le changement interviendra à la fin de l'année et M. Rubeli restera associé de l'entreprise.

Clariant (-0,1%) a annoncé une collaboration avec la jeune pousse de l'EPFZ Haelixa, spécialisée dans le domaine des marqueurs basés sur l'ADN, a précisé le chimiste de Muttenz.

La lanterne rouge revient à Aryzta (-2,9%), derrière Swatch Group (-1,9%) et Kühne+Nagel (-1,7%). Le logisticien de Schindellegi a réorganisé ses activités en Europe en recentrant la direction à Hambourg et compte ainsi renforcer sa croissance dans la région.

Givaudan (-0,6%) a "pleinement confirmé" ses objectifs en matière de réduction des coûts. Le programme GBS, qui court de 2017 à 2020, occasionnera des coûts totaux de 170 millions de francs suisses, dont 41 millions cette année, mais dégagera à partir de 2020 des économies annuelles de 60 millions.

Swiss Re (-0,4%) a vu son objectif de cours légèrement revu à la baisse par Société Générale, qui a cependant confirmé sa recommandation d'achat du titre (buy).

Dans le camp des poids lourds, Roche (-0,3%) a fait état d'un succès en étude de phase III avec son nouveau médicament contre l'hémophilie A. Nestlé a reculé dans les mêmes proportions, alors que Novartis (-0,2%) s'en est légèrement mieux tiré.

Adecco (-0,4%) a annoncé des changements au sein de sa direction générale à partir de début 2019. La nouvelle structure permettra de dégager des synergies entre les différentes activités et régions.

Sur le marché élargi, Asmallworld a perdu 6,8%. Le réseau social a vocation élitiste a creusé ses pertes au premier semestre en raison d'une envolée des charges. La direction a cependant confirmé ses objectifs pour l'ensemble de l'année.

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