Zurich (awp) - La Bourse suisse a terminé dans le rouge mercredi. Le SMI, qui avait encore fait une toute petite excursion dans le vert en début de séance, a par la suite perdu du terrain, accentuant ses pertes en tout début d'après-midi pour se mettre ensuite à évoluer plus ou moins autour de la barre des 10'900 points, remontant sur la fin et terminant au-dessus de ce niveau.

A New York, Wall Street évoluait en ordre dispersé en matinée, nerveuse avant la fin de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed). Le Nasdaq reculait nettement, alors que les taux d'intérêts obligataires montaient.

"C'est le jour du Comité monétaire et le marché des bons du Trésor semble déjà un peu nerveux", a commenté Patrick O'Hare de Briefing.com. "Il y a eu une constante pression à la vente (des bons du Trésor) qui a fait grimper le rendement obligataire de 10 ans de cinq points de base à 1,67%", en début de séance à New York, a-t-il ajouté.

Les investisseurs étaient aussi dans l'attente de la conférence de presse du président de la Fed, Jerome Powell, "compte tenu de la hausse des anticipations d'inflation ainsi que des craintes que la Fed ne perde le contrôle de la courbe des taux sur la marché", ont souligné les analystes de Schwab.

Le SMI a fini en baisse de 0,20% à 10'922,49 points avec un plus bas à 10'881,50 points et un plus haut à 10'947,39 points en début de séance. Le SLI a cédé 0,28% à 1764,17 points et le SPI 0,23% à 13'741,51 points. Sur les 30 valeurs vedettes, 22 ont reculé et huit avancé.

Le petit groupe des gagnants est emmené par UBS (+1,6%), suivi de Kühne+Nagel (+1,4%) et Credit Suisse (+0,9%).

Selon des courtiers, les valeurs des deux grandes banques ont profité de la hausse des rendements des bonds du Trésor américain. La banque aux deux voiles n'a pas souffert d'une rétrogradation à "hold" contre "buy" par Kepler Cheuvreux, qui a aussi abaissé l'objectif de cours. Les analystes se posent notamment des questions sur les conséquences possibles de l'affaire Greensill pour la banque aux deux voiles.

La troisième bancaire, Julius Bär (-0,7%) fait en revanche partie des perdants du jour.

Kühne+Nagel a annoncé la prolongation de sept ans d'un contrat en Pologne avec la filiale locale de la multinationale française Danone. Un nouvel entrepôt frigorifique de plus de 11'000 m2 a dans cette optique été établi à Ruda Slaska, dans le sud du pays.

La volatile AMS (-2,7%) a fini lanterne rouge, derrière Logitech (-4,2%) et Lonza (-1,7%).

Les poids lourds pharmaceutiques Novartis et Roche (chacun -0,4%) ont pesé sur l'indice. Nestlé (+0,2%) a gagné du terrain.

Au lendemain des chiffres de Partners Group (-1,6%), qui avaient vu l'action terminer en tête des gagnants, trois analystes ont relevé l'objectif de cours et confirmé leur recommandation d'achat. Les résultat de 2020 ont démontré la résilience et la force du modèle économique du spécialiste zougois du placement privé, a commenté l'un d'entre eux.

Sur le marché élargi, Orell Füssli (-6,3%) a, malgré les effets de la pandémie, réussi à étoffer son profit net l'an dernier. Le conseil d'administration proposera à l'assemblée générale du 11 mai de verser un dividende réduit de moitié à 3 francs suisses par action.

V-Zug (+5,0%) a bouclé l'année 2020 sur un chiffre d'affaires et des bénéfices en hausse. L'industriel de Suisse centrale explique ce bon résultat en partie par la baisse des charges consécutive à l'annulation d'évènements et de manifestations. Pour l'exercice en cours, la direction se veut optimiste, même si elle s'abstient de s'aventurer sur le terrain des objectifs chiffrés.

Artemis a annoncé mardi soir la cession de son paquet de 11,5% d'actions Rieter (+1,6%) au belge Picanol Group. Suite à cela, Michael Pieper abandonnera le conseil d'administration et y sera remplacé, lors de la prochaine assemblée générale, par le directeur financier de Picanol Stefaan Haspeslagh. La société d'Ypres, en région flamande, a expliqué vouloir poursuivre sa diversification dans le segment textile et assurer une présence durable dans le capital de Rieter.

Le groupe valaisan de transport et de tourisme BVZ Holding (+0,6%) a glissé dans le rouge en 2020, pour la première fois de son histoire, sous le coup de la pandémie de coronavirus qui a mis à rude épreuve le secteur touristique. Au vu de ces difficultés, les actionnaires sont priés de renoncer une nouvelle fois au dividende.

rp/al