Zurich (awp) - La Bourse suisse a fini sur une note nettement négative vendredi. Après une tentative de remontée qui lui avait permis de revenir de justesse dans le vert, le SMI des valeurs vedettes est reparti vers le sud, creusant ses pertes dans l'après-midi, avant de terminer à son plus bas du jour, à 10 unités à peine au-dessus de la barre symbolique des 10'600 points.

A New York, Wall Street reculait en matinée à l'issue d'une semaine sombre pour les investisseurs.

"Cela n'a pas été une bonne semaine pour le marché et cela va encore se compliquer", a prévenu Patrick O'Hare, de Briefing.com. Pour lui, le pessimisme des opérateurs a été nourri par le groupe de messagerie FedEx, qui a publié la jeudi après la clôture et de façon anticipée, des résultats inférieurs aux attentes.

Le directeur général Raj Subramaniam a évoqué une détérioration de l'environnement macroéconomique en fin de trimestre comptable, achevé fin août. Dans un entretien à CNBC, il a indiqué s'attendre à ce que l'économie mondiale traverse prochainement une récession. Compte tenu de l'incertitude sur la conjoncture, le groupe a retiré ses prévisions annuelles.

Le SMI a fini en recul de 1,27% à 10'610,65 points, plus bas du jour et avec un plus haut à 10'750,95 points. Le SLI a cédé 1,47% à 1612,36 points et le SPI 1,20% à 13'583,10 points. Sur les 30 valeurs vedettes, SGS (+1,1%), Swisscom (+1,0%), AMS Osram (+0,5%), le bon Schindler (+0,2%) et Adecco (+0,1%) sont les seuls gagnants du jour.

Le géant bleu va investir plusieurs millions dans la rénovation de ses 115 magasins en Suisse. Les travaux doivent être terminés d'ici mi-2024. Par ailleurs, Barclays a abaissé l'objectif de cours et confirmé "underweight". L'analyste estime que Swisscom est confronté à un environnement macroéconomique plus faible et à une inflation croissante, ce qui limite le potentiel de croissance des recettes.

Dans le camp des poids lourds, les pharmas Novartis (-0,3%) et Roche (-0,5%) ont limité la casse, alors que Nestlé (-1,7%) a pesé sur l'indice.

Le paquebot agroalimentaire veveysan avait annoncé la veille qu'il visait le redémarrage en novembre, sous réserve du feu vert des autorités, d'une des deux lignes de production de son usine de Caudry, en France, d'où sont sorties les pizzas Buitoni contaminées par la bactérie E.coli.

Sonova (-4,6%) a terminé à la dernière place, derrière Kühne+Nagel (-4,1%) et Straumann (-3,6%).

L'action du groupe de Schindellegi a souffert après l'avertissement de Fedex. Par ailleurs, les analystes de Mirabaud ont souligné dans une étude conjoncturelle que les prix du fret sont en train de s'effondrer après avoir explosé en 2021, à la faveur de la reprise post-Covid.

Aux bancaires, UBS a cédé 2,7%, Credit Suisse 2,1% et Julius Bär 0,3%.

Dans un procès à Singapour opposant Credit Suisse à Bidzina Ivanichvili, son ancien client et accessoirement ex-premier Ministre géorgien, la banque aurait reconnu un comportement fautif. L'établissement aux deux voiles admet qu'il aurait dû informer le plaignant de transferts non autorisés effectués en 2008, a déclaré un avocat de Credit Suisse cité vendredi par Bloomberg.

Holcim (-1,5%) a finalisé la cession de ses filiales Ambuja Cements et ACC en Inde. Les deux sociétés ont été vendues au groupe Adani pour 6,4 milliards de francs suisses en numéraire.

Partners Group (-2,6%) a annoncé la vente de 20% de sa participation dans le parc éolien Borssele. Les détails financiers n'ont pas été révélés.

Au niveau du marché élargi, Aevis Victoria (+9,9%) a enregistré au premier semestre une amélioration de sa rentabilité, notamment grâce à des acquisitions dans le domaine de la santé et à un rebond de l'activité hôtelière. Le groupe se dit confiant pour l'exercice en cours, mais s'abstient de prévisions chiffrées.

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