Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait entamer la dernière séance de la semaine du bon pied, dans le sillage de la clôture en hausse de Wall Street jeudi. Alors que le marché manque d'impulsions, les investisseurs veulent croire à une détente de la pression exercée par les banques centrales, même si ces dernières restent déterminées à ne pas laisser filer l'inflation, comme l'a démontré jeudi la Banque centrale européenne (BCE).

Les principaux indices américains ont achevé la séance de jeudi en hausse dans le sillage de la poursuite de l'exubérance qui entoure l'intelligence artificielle, observe ainsi John Plassard, l'expert de Mirabaud Banque notant au passage de nouveaux records historiques en séance pour Nvidia, Adobe et Microsoft, ainsi que l'engouement autour des nouveaux produits d'Apple. M. Plassard évoque aussi "l'espoir qui entoure une pause prolongée des taux de la Fed malgré une réunion considérée comme hawkish".

Ce dernier note cependant "qu'il y a toujours un décalage entre les attentes du consensus et l'institution monétaire". D'un côté 12 des 18 membres de la Fed prévoient encore deux hausses en 2023 alors que "le marché" dit qu'il y a moins de 7% de chances qu'il y ait deux hausses en 2023. Autre divergence notoire, contrairement au consensus, dans leur résumé des projections économiques, les responsables de la Fed ont indiqué qu'ils pensaient que les États-Unis ne connaîtraient pas de récession cette année, ajoute-t-il.

Du côté des informations macroéconomiques, la Banque du Japon (BoJ) a maintenu telle quelle sa politique monétaire ultra-accommodante. L'institut d'émission continue ainsi d'estimer que les conditions de croissance et d'inflation ne sont pas réunies dans le pays pour commencer à resserrer la vis du crédit. L'institution a gardé son taux directeur de court terme à son niveau négatif de 0,1%,

Peu avant 08h10, le SMI notait à 11'343,47 points, en hausse de 0,36%, selon les données avant-Bourse de la banque Julius Bär. L'ensemble des 20 valeurs constitutives de l'indice phare s'affichait dans le vert dans une fourchette entre 0,7% et 0,2%.

En haut de tableau, le poids lourd Roche (+0,7%) s'échappait seul en tête, devant ABB (+0,4%), UBS (+0,4%) et Holcim (+0,3%). Le géant pharmaceutique bâlois a reçu de l'autorité sanitaire américaine (FDA) le feu vert à la commercialisation de l'anticancéreux Columvi (glofitamab) aux Etats-Unis. La FDA avait déjà approuvé en début d'année une procédure d'examen prioritaire pour ce traitement.

Les deux autres plus grosses capitalisation du marché, Nestlé et Novartis, affichaient moins d'allant (tous deux +0,2%), alors que la défensive Swisscom (+0,2%) héritait de la lanterne rouge.

Sur le marché élargi, Softwareone (+1,8%) poursuivait son ascension, après avoir bondi d'environ 19% la veille, approchant ainsi les 18,50 francs suisses offerts par Bain Capital en vue d'un retrait de la place zurichoise. L'opération, convenue avec les actionnaires fondateurs de Softwareone, peine à récolter l'adhésion du reste de l'organe de surveillance. Kepler Cheuvreux a relevé l'objectif de cours du titre à 22 francs suisses (contre 17 francs suisses jusqu'alors), recommandant désormais ce dernier à l'achat. Helvea a par réduit à "reduce", tout en augmentant le prix visé du titre à 18,50 francs suisses (17).

DKSH gagnait 0,9%, le facilitateur de distribution zurichois ayant annoncé avoir signé avec le laboratoire allemand Bitop un nouvel accord "exclusif" pour distribuer ses produits en Australie, en Nouvelle Zélande, en Malaisie et à Singapour.

Parmi les autres nouvelles, le spécialiste des systèmes de convoyage Interroll (pas de cours disponible) a revu à la baisse ses estimations de résultat opérationnel pour le premier semestre de l'année en cours et pour l'ensemble de 2023. Le groupe tessinois a notamment évoqué un refroidissement conjoncturel.

Klingelnberg (pas de cours) est parvenu à renouer avec les bénéfices sur l'exercice décalé 2022/23 (clos fin mars), alors que les ventes et les commandes ont atteint de nouveaux records. Les actionnaires, priés depuis plusieurs années de se passer de rémunération, se verront proposer le versement d'un dividende pour l'année écoulée.

Déboutés début juin par la Commission des offres publiques d'achat (Copa) dans leur opposition formulée au rachat de GAM par Liontrust Asset Management, les actionnaires récalcitrants Newgame et Bruellan réclament désormais un "audit spécial" sur les coulisses de cette opération. La requête survient au surlendemain de la publication par le gestionnaire de fonds du prospectus de l'offre sur son homologue zurichois en difficultés.

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