Zurich (awp) - Soutenue par ses poids lourds Roche, Novartis et Nestlé, la Bourse suisse a entamé la séance de jeudi sur une infime hausse, malgré la nette baisse essuyée la veille en clôture par les marchés américains. Les investisseurs restent cependant sur le qui-vive quant à l'évolution de la croissance économique, tant aux Etats-Unis qu'ailleurs dans le monde.

Les principaux indices américains ont achevé la séance de mercredi en nette baisse, sous le poids du regain d'inquiétudes concernant la vigueur économique américaine. Un jour après la publication d'un indice ISM manufacturier en zone de contraction, c'est maintenant au tour des créations d'emplois dans le secteur privé de craquer, note dans son commentaire matinal Mirabaud Securities.

La publication d'une note de Bank of America Merrill Lynch selon laquelle le plus haut des indices aurait déjà été atteint aux Etats-Unis et que le S&P 500 devrait terminer l'année à 2900 points a aussi pesé sur le moral des investisseurs.

Le doute devrait aussi rester de mise après la décision de l'OMC d'autoriser les Etats-Unis à imposer des droits de douane sur 7,5 milliards de dollars d'importations en provenance de l'Union européenne en compensation des subventions européennes accordées à l'avionneur Airbus. Les taxes devraient être mises en place à partir du 18 octobre. Des mesures de rétorsions européennes devraient suivre.

Les données américaines de l'ISM des services qui seront publiées dans l'après-midi seront cruciales quant à l'évolution des marchés. Les observateurs se pencheront aussi sur les indices PMI (septembre) et les ventes au détail (août) en zone euro qui devraient animer la séance.

Après avoir affiché un gain minime de 0,05% en tout début de séance, l'indice SMI poursuivait sa progression dans les premiers échanges, notant à 09h10 à 9775,32 points, soit un gain de 0,18%. Le SLI gagnait de son côté 0,02% à 1488,41 points, alors que l'indicateur élargi SPI rebondissait de 0,15% à 11'886 points. Sur les 30 valeurs vedettes de la cote, 17 s'affichaient en hausse, les 13 autres subissant un tassement.

La progression était notamment soutenue par les poids lourds Nestlé (+0,6%), Novartis (+0,6%) et Roche (+0,4%) sans informations particulières de la part des trois multinationales.

Dans le camp des gagnants, Sika (+4,3%) menait largement. En préambule à sa journée des investisseurs, le chimiste zougois de spécialités pour la construction et l'industrie a levé le voile sur sa stratégie à l'horizon 2023, avec en point de mire le relèvement de ses objectifs de rentabilité.

Sika devançait la toujours très volatile AMS (+1,2%), Lonza (+0,9%), Nestlé, Novartis et Temenos (+0,5%).

Côté perdants, les bancaires et les valeurs cycliques étaient notamment à la peine. UBS (-1,6%) essuyait le plus fort repli, suivi d'ABB (-1,3%), Julius Bär (-0,8%) et Lafargeholcim (-0,8% également).

Le gestionnaire de fortune zurichois a fait part de son intention de réduire l'effectif de sa direction générale, laquelle passera de 15 à neuf membres à compter du 1er janvier.

Toujours sous le feu des critiques dans le sillage de la rocambolesque affaire de filature du banquier vedette Iqbal Khan, passé chez UBS, Credit Suisse lâchait 0,9%.

Du côté du marché élargi, Kudelski (+1,9%) et Ublox (+2,2%) se distinguaient, après l'annonce par les deux entreprises du renforcement de leur partenariat dans la sécurité pour l'internet des objets (IoT).

Le groupe d'actionnaires du numéro un helvétique de la construction Implenia (stable), formé de la société d'investissement Veraison, Parmino Holding et Max Rössler, demande l'organisation d'une assemblée générale extraordinaire. Celle-ci se verra soumettre lors d'un vote consultatif un plan de scission des activités immobilières et leur introduction en Bourse immédiate.

Le groupe propose en outre de "compléter le conseil d'administration et de le renforcer en particulier avec des compétences des deux coeurs de métier que sont le développement et la construction" avec trois de leurs représentants, en remplacement de l'actuel président Hans Ulrich Meister et de l'administratrice Ines Pöschel.

Leclanché (-1,6%) pourrait bénéficier d'un nouveau bol d'air financier à la sortie de son assemblée générale extraordinaire, le 24 octobre. L'actionnaire majoritaire Fefam s'est engagé à convertir 17,4 millions de francs suisses supplémentaires de dette en fonds propres, par le biais d'une augmentation de capital.

Les propriétaires du groupe yverdonnois devront encore donner leur feu vert. La réduction de la valeur nominale de l'action Leclanché à 10 centimes par titre, contre 1,50 franc actuellement figure également à l'ordre du jour,

vj/al