Journal des banques centrales. Alors que le calme semblait revenir au sein des institutions monétaires, voici une petite liste des décisions qui ont marqué la fin de la semaine précédente :

  • Russie : La banque centrale de Russie a abaissé ses taux de 50 points de base, faisant passer son taux directeur à 5.5% contre 6%. Le taux des crédits visant à soutenir les PME passeront eux de 4% à 3.5% à partir de ce lundi. La directrice de l'institution (Elvira Nabiullina) en a profité pour exposer les principales anticipations de la CBR. Concernant le pétrole, elle prévoit une hausse progressive du baril, pour atteindre 25 USD au quatrième trimestre, puis 45 USD, courant 2022. Pour ce qui est du PIB, celui-ci devrait diminuer de 4 à 6% sur l'année 2020, et devrait être marqué par une reprise à partir de 2021 (+3% à +5%). L'inflation devrait quant à elle être comprise entre 3,8 et 4,8%.

Taux d'intérêt de la CRB :

  • Ukraine : La banque centrale d'Ukraine à elle fait passer ses taux de 10% à 8%. Elle prévoit également une seconde réduction de 100 points de base qui devrait intervenir dans l'année. Pour ce qui est de l'économie ukrainienne, elle devrait se contracter de 5% en 2020, avant de reprendre le chemin de la hausse "dans les années à venir". L'inflation devrait, elle, accélérer et atteindre 6% à la fin de l'année avant de ralentir. La banque centrale a néanmoins revu à la baisse ses prévisions de déficit, à la suite d'une forte baisse des importations.

Taux d'intérêt en Ukraine :

Les prévisions aux États-Unis. Vendredi, le CBO (Congressional Budget Office) a publié ses prévisions pour l'année 2020. Le second trimestre devrait ainsi se solder par une baisse de 11,8% du PIB. Même si la tendance devrait s'inverser au troisième trimestre, le PIB devrait terminer l'année à -5,6% et ne devrait pas dépasser 2,8% de hausse en 2021. Concernant le chômage, ce dernier devrait continuer d'exploser pour atteindre 14% au T2, puis 16% eu T3, avant de retomber à 11,7% au quatrième trimestre. Le déficit budgétaire fédéral devrait passer d'environ 1 000 MdsUSD à 3 700 MdsUSD. Le directeur du CBO (Phillip Swagel) a néanmoins rappelé que ces prévisions étaient soumises à de nombreuses incertitudes.

Quels sont les secteurs les plus frappés par le contexte actuel ? Nombreux sont les investisseurs à se questionner sur les secteurs à favoriser et ceux qu'il vaut mieux laisser de côté pour le moment. Même si cela ne permet pas de prévoir l'avenir, S&P Global Rating a publié une petite liste qui résume ses actions de dégradation des notes de crédit, ventilées par secteur. L'Automobile, les Divertissements et la Distribution (hors alimentaire, a priori) sont en première ligne, tandis que les Services Collectifs et les Télécoms sont les mieux armés. Vous pouvez retrouver le rapport détaillé ici.

Les PMI's soumis à rude épreuve. Markit a publié jeudi les PMI Flash en Europe et aux États-Unis. Ils étaient sans surprise, toujours en baisse. Une baisse particulièrement aigüe pour les services, comme en témoigne le graphique ci-dessous :

PMI des services en Europe :

Le tabac contre le coronavirus. Il ne s'agit pas d'une nouvelle intervention loufoque de Donald Trump, mais d'une étude menée à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (à Paris). En se basant sur le profil des patients hospitalisés, les médecins se sont aperçus que le nombre de fumeurs était très faible par rapport à la population générale (5,3% contre 25,4%). Selon Jean-Pierre Changeux (neuroscientifique), la nicotine pourrait potentiellement se lier aux récepteurs ciblés par la maladie, empêchant le processus de contamination. Il s'agit d'une hypothèse intéressante, mais qui nécessite une vérification par une étude clinique. En effet, selon l'OMS et la FDA, ces résultats semblent incohérents avec les données des autres pays.

Avant d'en savoir plus, le gouvernement français a publié un décret interdisant la vente de certains produits nicotiniques sur internet et a demandé aux pharmacies de limiter les ventes physiques à 1 mois de traitement. Au cas où.