Ce n'est toujours pas la grande joie sur les marchés pétroliers. Le cours du Brent a une nouvelle fois côtoyé son prix plancher de l'année, à environ 72 USD, un rempart toujours défendu mais testé de plus en plus rapidement. Les financiers surveillent toujours de près les indicateurs avancés de la croissance chinoise. Et pour le moment, force est de reconnaître que ces derniers ne suscitent pas d'enthousiasme sur la capacité de Pékin à prolonger sa reprise post-Covid. Rappelons que la Chine représente près de la moitié de la croissance de demande de pétrole brut, ce qui explique la défiance des investisseurs envers l'or noir.

Mais en parallèle, les nuages ne sont pas si sombres, notamment sur le front de l'offre puisque l'Arabie Saoudite a décidé de faire cavalier seul pour soutenir les prix pétroliers et déstabiliser les positions vendeuses sur le pétrole. Le Royaume s'engage à baisser unilatéralement son offre de 1 million de baril par jour à partir du 1er juillet et pour une durée d'un mois, une baisse qui peut être reconductible si nécessaire. Par ailleurs et en toile de fond, le statu quo de la Réserve Fédérale sur ses taux est plutôt un bon signal pour les actifs risqués, d'autant plus que le décalage de calendrier entre la Fed et les autres grandes banques centrales a tendance à faire fléchir le dollar américain, une bonne chose pour le pétrole, qui est libellé en dollars. Enfin, l'Agence internationale de l'énergie (IEA) a légèrement revu à la hausse ses prévisions de croissance de la demande cette année (avec un relèvement de 0,2 million de barils par jour), synonyme d'un marché encore davantage resserré au cours du deuxième semestre. L'Agence s'attend néanmoins à un ralentissement de la demande l'année prochaine, un tassement de l'ordre de 0,9 mbj. Toujours dans le registre des prévisions, l'OPEP a globalement laissé inchangé ses perspectives au sein de son dernier rapport mensuel, tout en soulignant comme à son habitude les différents risques qui pèsent sur l'équilibre offre/demande, comme les tensions géopolitiques et le ralentissement économique mondial.

Graphiquement, le cours du Brent a testé positivement la borne basse du trading range borné entre 72 et 88 USD. Un rebond peut ainsi se mettre en place en direction de la borne haute. En revanche, une cassure des 72 USD marquerait une intensification de la pression vendeuse.