Cette note est une synthèse de la publication de Merril Lynch parue le 9 juin 2011 suite aux tensions sur le marché des matières premières.
 
Le printemps Arabe a semé la discorde dans les rangs de l’OPEP
 
Certains peuvent penser que le cartel ne pouvait espérer plus qu’une demande qui explose et une offre qui se resserre, et pourtant les politiques du pétrole sont plus compliquées que l’on veut bien le croire, note Merrill Lynch. Le Qatar est les Etats Arabes Unis se sont engagés au côté de l’OTAN pour mener une action militaire contre le membre félon de l’organisation, la Lybie. L’ombre de l’Iran plane au dessus des pays du Golfe, de l’Arabie Saoudite jusqu’au Yémen en passant par Bahreïn. Ces périodes de troubles mettent fin à la longue décennie d’harmonie au sein de l’OPEP.
 
Pour répondre à la demande croissante, l’Arabie Saoudite a d’ores et déjà annoncé qu’elle pourrait augmenter sa production pour atteindre un record de 10 millions de barils par jour. D’autres pays comme le Koweït, les Etats Arabes Unis, ou encore le Qatar pourraientt faire un effort également malgré l’opposition à une augmentation de la production du Venezuela, de l’Angola ou de l’Algérie. Etant donné les récents troubles, Merril Lynch estime que ses prévisions d’un brent à 102 USD pour la fin 2011 deviennent risquées.
 
Malgré des niveaux de prix élevés, l’OPEP n’arrive pas à s’entendre sur une augmentation des quotas. De récents chiffres suggèrent que la demande globale de pétrole continue de croître à un rythme élevé même si la croissance de l’économie ralentit depuis le 4e semestre 2010 (la production était déjà en hausse de 3.3 millions de barils par jour par rapport à la précédente période).
 
Cette discorde ne vient pas seulement des récents évènements dans le monde Arabe, en effet les intérêts des membres de l’OPEP divergent par certains aspects tout comme les politiques de production. Ainsi ces 5 dernières années l’Arabie Saoudite a investi 62 milliards de dollars lui permettant d’augmenter sa production de 1,7 million de barils par jour, à l’inverse le Venezuela n’a quasiment pas investi dans le secteur et sa production a chuté de 2,5 millions de barils par jour à 2,2 en 2010. En effet le pays a utilisé la quasi – intégralité des revenus issus du pétrole pour mener une vaste campagne sociale, du fait de ce manque d’investissement, le Venezuela se retrouve actuellement au maximum de sa production, d’où la farouche opposition à toute hausse des quotas de production.
Enfin la baisse générale du dollar face à la plupart des devises réduit d’autant plus les bénéfices que retirent les pays exportateurs.
 
 
La forte demande du Japon et de la Chine met les marchés sous pression
 
Le pic saisonnier de la demande, cet été, sera largement plus important que la normale. En effet la Chine et le Japon sont confrontés à de très fréquentes coupures d’électricité généralisées. Au Japon l’arrêt des centrales nucléaires du fait du récent Tsunami va automatiquement faire augmenter les importations de pétrole, augmentation que Merill Lynch estime à 170 000 barils par jour. De son côté la Chine devrait importer 300 000 barils par jour de plus, pour éviter ces fréquents blackouts.
 
D’après le broker, l’environnement macro économique fragile du moment met les marchés sous pression et ceux-ci n’ont vraiment pas besoin d’une crise de l’énergie qui viendrait accentuer la fébrilité des économies. Par ailleurs, Merill Lynch anticipe une décélération de la croissance économique pour les prochains mois.
Enfin la combinaison des hauts taux d’emplois dans les marchés émergents combinés avec les prix élevés des matières premières a fait renaître le spectre de l’inflation.