Macron conforme aux anticipations. Le président français s'est exprimé hier soir. Il a ainsi prolongé le confinement jusqu'au 11 mai, tout en précisant que le retour à la normale serait progressif et a annoncé que de nouvelles aides seraient votées mercredi. Des mesures en ligne avec le discours européen qui souhaite un mouvement de coordination, afin d'éviter de reproduire la même erreur qu'au début de la crise sanitaire. Il a par ailleurs évoqué une annulation de la dette des pays africains. La question devrait être abordée cette semaine par les pays du G20.

Fin de la guerre, mais le WTI semble plus près des 20 piteuses que des 30 glorieuses. L'Opep + a finalement décidé de réduire sa production de 9.7 millions de barils par jour, soit environ 10% des approvisionnements mondiaux. Les pays du G20 devraient également venir en renfort en augmentant leurs réserves stratégiques. Les États-Unis n'ont pas attendu pour acheter du pétrole au rabais, comme le montre le graphique ci-dessous. Néanmoins, ces mesures ne semblent pas suffisantes pour les marchés. Le Brent se négociait un peu moins de 32 USD hier et le WTI légèrement sous les 23 USD. En effet, même si la baisse peut paraître drastique, elle n'en reste pas moins faible face à la baisse de la demande. Jonathan Elkind, qui siégeait au département de l'énergie sous Obama, a averti que la demande mondiale pourrait chuter de 25 millions de barils par jour. Le second graphique (produit par le Wall Street Journal, sur la base des données de l'US Energy Information Administration) nous montre que la consommation de pétrole a chuté de 7.414 millions de barils, juste pour les États-Unis (passant de 21.86M à 14.446M).

Variation hebdomadaire des stocks de pétrole aux USA (en millions) :

Source : Forex Factory
Source : Wall Street Journal

Et le Venezuela dans tout ça ? Malgré la baisse des prix et la richesse du sol vénézuélien en or noir, le pays fait actuellement face à une pénurie. En effet, après les sanctions imposées par les États-Unis, Rosneft a annoncé fin mars qu'il cessait ses activités sur place. Le départ du géant pétrolier russe ne fait rien pour arranger la situation du pays dont la production avait déjà fortement diminué ces dernières années. Il lui est donc nécessaire d'acheter du pétrole à l'étranger, mais la dépréciation du Bolivar vénézuélien complique l'opération.

Trump pris à son propre jeu. Alors que la Chine demeure un des principaux fournisseurs de matériel médical, elle est également la cible des taxes de Donald Trump. La Peterson Institute of International Economics a réalisé une étude au mois de mars, démontrant l'impact de ces taxes sur le matériel médical. Selon elle, 3.3 MdsUSD de produits de santé sont taxés à 7.5% et 1.1 MdUSD sont soumis à la taxe de 25%. Selon l'économiste Chad Bown, ces taxes pourraient contribuer à des pénuries à l'échelle nationale.