PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en légère baisse et les Bourses européennes évoluent en ordre dispersé à mi-séance vendredi, en l'absence de nouvelles susceptibles de dicter une tendance claire pour la dernière séance d'une semaine particulièrement riche en publications de résultats.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en recul de 0,2% environ pour le Dow Jones comme pour le Standard & Poor's 500 et le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,17% à 5.679,35 points vers 12h30 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,45% et à Londres, le FTSE 100 gagne 0,13%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,07%, le FTSEurofirst 300 de 0,05% et le Stoxx 600 de 0,07%.

Le Stoxx 600 affiche pour l'instant une progression de 0,5% depuis le début de la semaine et le CAC 40 une hausse d'un peu moins de 0,4%.

Mais l'approche du week-end (qui sera prolongé à Wall Street, lundi étant férié aux Etats-Unis) et une actualité moins riche qu'au cours des séances précédentes incitent visiblement les investisseurs à se mettre en retrait. D'autant que sur le front géopolitique, les dernières déclarations de Joe Biden sur les relations avec la Chine font craindre un regain de tension entre les deux premières économies du monde.

"L'appétit pour le risque des investisseurs fait une pause pour la fin de la semaine, dans un contexte d'incertitudes croissantes liées à la perspective de l'impact négatif qu'un énorme plan de relance américain pourrait avoir sur les taux d'inflation à moyen et long terme", commente Pierre Veyret, analyste technique d'ActivTrades.

Concernant les résultats de sociétés, Barclays note qu'après environ 70% des publications aux Etats-Unis et la moitié en Europe, la réaction boursière est légèrement négative des deux côtés de l'Atlantique.

Pour les stratèges de la banque britannique, "les investisseurs s'attendaient à des résultats nettement supérieurs au consensus et les cours s'étaient bien comportés avant la saison, donc même les entreprises qui ont publié des résultats meilleurs qu'attendu ne sont pas récompensées, d'autant que les prévisions restent vagues".

VALEURS EN EUROPE

Dans l'actualité des résultats, L'Oréal gagne 1,91% et a inscrit un plus haut de près de trois mois au lendemain de la publication de ses résultats annuels, marqués par une reprise de l'activité en fin d'année et accompagnés de commentaires optimistes pour cette année.

Du côté des banques, la néerlandaise ING s'adjuge 5,92% après un bénéfice avant impôt supérieur aux attentes et l'annonce de la reprise du dividende.

Parmi les autres résultats salués par le marché figurent ceux de la Française des jeux (+1,39%) et d'Eutelsat (+8,90%) à Paris.

A la baisse, Volkswagen cède 1,2% après une baisse de 1,4% de ses ventes mondiales en janvier et ArcelorMittal (-2,92%) amplifie son repli après les résultats publiés jeudi matin.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à dix ans est pratiquement inchangé à 1,1715% tandis que son équivalent allemand, référence pour la zone euro, recule très légèrement à -0,447%.

Le dix ans italien a touché un nouveau plus bas historique à 0,426% et ramené son écart par rapport au Bund tout près de 90 points de base (contre près de 120 fin janvier), au plus bas depuis début 2015, après le feu vert des militants du Mouvement 5 Etoiles (M5S) à la formation d'un gouvernement de coalition dirigé par Mario Draghi.

CHANGES

Le dollar amplifie le rebond entamé jeudi après quatre séances consécutives de baisse: il s'apprécie de 0,23% face à un panier de référence et ramène ainsi à 0,5% sa baisse sur la semaine.

L'euro se maintient néanmoins au-dessus de 1,21 dollar.

La livre sterling, elle, cède 0,13% face au billet vert après l'annonce d'une chute record de 9,9% du produit intérieur brut (PIB) britannique en 2020.

Le bitcoin recule de 0,32% à 47.830 dollars après avoir inscrit un nouveau plus haut historique à 49.000. Sa hausse sur la semaine dépasse 22%.

PÉTROLE

Les cours du pétrole baissent pour la deuxième séance d'affilée et s'éloignent des plus hauts d'un an touchés mercredi, un repli déclenché par une nouvelle révision à la baisse des prévisions de demande de l'Opep et les déclarations de l'AIE sur le déséquilibre permanent du marché.

Le Brent abandonne 0,67% à 60,73 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,86% à 57,74 dollars. L'un et l'autre avaient fini mercredi au plus haut depuis janvier 2020 après respectivement neuf et huit séances consécutives de progression.

(édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand