(Actualisé avec précisions)

MARSEILLE/PARIS, 10 mars (Reuters) - Plusieurs milliers d'Algériens et de Franco-algériens ont manifesté dimanche en France, notamment à Paris et Marseille, pour exprimer leur opposition à un cinquième mandat consécutif du président Abdelaziz Bouteflika lors de la présidentielle du 18 avril.

Brandissant des drapeaux et écharpes aux couleurs vertes, blanches et rouge du drapeau algérien, les manifestants ont scandé de nombreux slogans hostiles au "régime" et au "système", en français et en arabe, en soutien à leurs compatriotes qui étaient encore des milliers à défiler dimanche dans les rues d'Alger.

Dans la capitale, où les manifestants se sont rassemblés place de la République, la préfecture de police de Paris a dénombré 10.000 personnes.

"Si je suis là aujourd'hui, c'est bien pour dire que je suis de tout coeur avec mes compatriotes en Algérie et que si j'étais là-bas, je serais aussi sortie dans la rue pour dire 'dégage !" à ce système, on en a marre", a déclaré à Reuters Sarah, une jeune Algérienne présente au rassemblement parisien.

A Marseille, le coup d'envoi de la manifestation avait été donné en début d'après-midi sur le Vieux-Port, où plus d'un millier de personnes ont défilé derrière une banderole "Pour une Algérie libre et démocratique, régime dégage".

Les manifestants n'ont pas pu s'approcher du consulat général de Marseille, protégé par plusieurs cordons de CRS mais la manifestation s'est déroulée sans incident.

"Cette manifestation est quasiment spontanée et exprime le ras-le-bol des Algériens. Ce n'est pas un soutien mais un engagement. Nous sommes un seul et même peuple", a déclaré à Reuters Djebar Kaci, l'un des co-organisateurs de ce rassemblement.

"La seule chose que nous demandons à la France, c'est de faire la même chose qu'au Venezuela pour l'Algérie et de ne pas s'opposer à la volonté d'auto-détermination des Algériens", a-t-il poursuivi.

Abdelaziz Bouteflika, qui vient d'avoir 82 ans et qui est très diminué physiquement depuis un accident vasculaire cérébral en 2013, est rentré dimanche en Algérie après avoir passé deux semaines dans un hôpital de Genève. (Marc Leras, avec Johnny Cotton et Noémie Olive à Paris, édité par Myriam Rivet)