Elle explique qu'à ses yeux, la croissance ne peut pas dépendre uniquement de mesures de relance coûteuses pour les budgets publics.

"Il est important que nous prenions nos distances vis-à-vis de l'idée selon laquelle il faut toujours dépenser de l'argent pour obtenir de la croissance économique", a-t-elle dit, selon des extraits de l'entretien diffusés avant sa publication.

"Une croissance durable se fonde davantage sur l'éducation et la recherche et sur les capacités d'innovation des petites et moyennes entreprises."

L'Allemagne, qui avait combattu la récession de 2008-2009 par un plan de relance de 81 milliards d'euros, a pris la tête des Etats privilégiant désormais les mesures de rigueur budgétaire face à la crise de la dette souveraine.

Mais l'hostilité croissante de l'opinion publique et de certains dirigeants à l'austérité dans plusieurs pays de la zone euro a relancé le débat sur l'opportunité de mesures de soutien à la croissance.

En France, le favori pour le second tour de l'élection présidentielle, le socialiste François Hollande, souhaite engager s'il est élu dimanche une renégociation du pacte budgétaire européen censé faciliter la réduction des déficits. Il plaide également pour que la Banque centrale européenne (BCE) fasse davantage pour soutenir l'activité économique.

Angela Merkel, mettant en garde contre tout relâchement du cadre du pacte budgétaire, juge préférable d'étudier des mesures mobilisant "du courage politique et de la créativité davantage que des milliards".

Elle plaide entre autres pour la suppression de barrières à l'embauche des jeunes et pour le renforcement des systèmes de formation professionnelle, afin d'ouvrir davantage le marché du travail.

Répétant des propos déjà tenus le week-end dernier dans un autre entretien à la presse, elle a déclaré au Hamburger Abendblatt que l'Allemagne était favorable à un renforcement des ressources de la BEI, le bras financier de l'Union européenne dans le domaine des investissements, ainsi qu'à une utilisation plus souple des fonds structurels européens.

Le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker, qui préside l'Eurogroupe des ministres des Finances, a jugé lundi possible une augmentation de 10 milliards d'euros du capital de la BEI.

Erik Kirschbaum, Marc Angrand pour le service français