Paris (awp/afp) - La tendance divergeait lundi sur des marchés boursiers partagés entre la prudence en Europe et l'optimisme des investisseurs en Asie, malgré le démenti par Pékin d'un prochain allègement de sa politique zéro Covid et des chiffres du commerce chinois en berne.

A 08H30 GMT, la Bourse de Paris se repliait de 0,27%, celle de Londres était stable et celle de Francfort gagnait 0,29%. Les marchés européens avaient fini dans le vert vendredi après deux séances dans le rouge, les investisseurs espérant alors profiter d'une levée progressive des restrictions liées au Covid en Chine.

A Tokyo, l'indice vedette Nikkei a gagné 1,21%. L'optimisme a également régné sur les Bourses chinoises malgré la mise au point des autorités sanitaires ce week-end d'une poursuite "indéfectible" de la politique zéro Covid après plusieurs jours de spéculation sur un assouplissement. La Bourse de Shanghai a clôturé en hausse de 0,23% tandis qu'à Hong Kong, l'indice Hang Seng grimpait de 2,48% vers 08H10 GMT.

"La semaine commence sur une tendance floue sur fond de données sur l'emploi américain mitigées et de faiblesse des chiffres chinois du commerce", indique Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.

Les exportations de la Chine ont connu en octobre leur premier repli depuis 2020 sous l'effet des restrictions sanitaires et d'une menace de récession mondiale, qui ont également pénalisé les importations, selon des chiffres officiels.

Les investisseurs se montraient prudents à la veille des élections législatives de mi-mandat aux Etats-Unis.

Wall Street avait fini en hausse vendredi après la publication de l'emploi américain pour le mois d'octobre.

Le chômage a légèrement augmenté aux Etats-Unis en octobre, au-delà des prévisions, et la hausse des salaires a ralenti. Ces éléments vont dans le sens d'une décélération de l'économie américaine et donc de l'inflation, de quoi conforter le scénario d'un atterrissage en douceur espéré par la Réserve fédérale américaine (Fed).

"Cette semaine sera dominée une fois de plus par les éléments venus de Chine et par toutes preuves supplémentaires qui montreraient que l'inflation globale aux Etats-Unis continue de reculer", avec la publication jeudi des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis pour octobre, souligne Michael Hewson, analyste pour CMC Markets.

La semaine dernière, la banque centrale américaine ainsi que la Banque d'Angleterre (BoE) ont relevé leur taux directeur de 75 points de base, une mesure visant à freiner la demande en rendant le crédit plus coûteux pour les ménages et les entreprises.

La Banque centrale européenne, quant à elle, prendra rapidement des mesures supplémentaires si l'inflation élevée persiste et déteint sur les attentes à moyen terme, a prévenu vendredi sa présidente Christine Lagarde.

Foxconn révise à la baisse ses prévisions

Le géant de l'électronique taïwanais Foxconn (+1,42%), principal sous-traitant d'Apple a averti lundi que ses prévisions pour le quatrième trimestre subissent le contrecoup des mesures de confinement anti-Covid affectant ses lignes d'assemblage dans la ville chinoise de Zhengzhou.

Les livraisons de l'iPhone 14 Pro seront "plus faibles qu'anticipées" après le confinement d'une usine en Chine lié aux restrictions anti-Covid, a prévenu Apple dimanche soir.

Nissan investit dans les services de mobilité

Le constructeur automobile japonais Nissan (+0,49% à 488,5 yens), allié du français Renault, a annoncé lundi la création d'une nouvelle société pour développer ses services de mobilité en Chine dont des robotaxis (véhicules autonomes), et mener des investissements dans ce secteur.

Par ailleurs, alors que les spéculations font rage au sujet des négociations sur le futur de l'alliance Renault-Nissan, qui tardent à aboutir, le directeur général de Nissan a assuré vendredi que celles-ci n'étaient pas dans l'impasse.

Du côté des devises et du pétrole

Le dollar remontait face au yen, à raison d'un dollar pour 147,14 yens vers 08H25 GMT contre 146,62 yens vendredi à 21H00 GMT.

L'euro était stable (+0,05%) face au dollar à 1,0072 dollar contre 0,9956 dollar vendredi à 21H00 GMT.

Le marché du pétrole était en net repli, déçu par l'éloignement de la perspective d'un allègement des restrictions sanitaires en Chine, qui en pesant sur l'économie nationale plombent aussi la demande d'or noir du pays.

Vers 06H25 GMT le baril de WTI américain perdait 0,79% à 91,81 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord cédait 0,86% à 97,70 dollars.

afp/ck