Paris (awp/afp) - Les Bourses européennes temporisaient et Wall Street repartait à la baisse jeudi après des nouveaux signes que le marché du travail aux Etats-Unis reste vigoureux, donnant davantage d'argument à la Banque centrale américaine pour maintenir sa politique restrictive.

Bien orientées avant la publication du rapport sur les créations d'emplois dans le secteur privé, les Bourses de Ney Work ont ouvert en baisse: le Dow Jones reculait de 1,23%, le S&P 500 de 1,26% et le Nasdaq de 1,46% vers 14H50 GMT.

En Europe, après un début d'année tonitruant, les indices se repliaient un peu: Paris perdait 0,31%, Milan 0,37%, Francfort 0,58%, mais Londres, dont les entreprises exportatrices sont favorisées par la faiblesse de la livre, prenait 0,62%. A Zurich, le SMI cédait 0,64%.

Les employeurs privés aux Etats-Unis ont créé en décembre bien plus d'emplois qu'attendu, le marché de l'emploi restant très solide malgré le ralentissement de l'activité économique provoqué par la banque centrale américaine (Fed), pour lutter contre une inflation qui a atteint des niveaux inédits depuis 40 ans.

L'enquête mensuelle ADP/Stanford Lab sert de mise en bouche avant la publication vendredi du rapport officiel sur l'emploi américain par le département du travail.

"Les données sur l'emploi conditionnent une partie de la posture de la Fed par rapport à ses taux parce qu'un marché de l'emploi très résilient fait planer le risque d'un maintien des hausses de salaires trop élevées pendant quelque temps et d'alimenter la boucle prix-salaires", explique Alexandre Baradez, analyste chez IG France.

En décembre, les salaires ont continué à grimper, même s'ils ont connu leur plus faible progression depuis le mois de mars.

L'idée d'une politique monétaire stricte défendue par la Fed profitait au dollar, qui montait de 1,19% face à la livre, à 1,1911 dollar et de 0,54% face à l'euro, à 1,0546 dollar vers 14H40 GMT.

Les taux obligataires remontaient nettement après la forte baisse des dernières séances. Le rendement du 10 ans américain remontait à 3,78%.

Mercredi, le compte-rendu détaillé (les "minutes") des échanges de la dernière réunion monétaire de la Réserve fédérale américaine en décembre, avait confirmé que la Fed n'envisageait pas de baisser ses taux directeurs en 2023, contrairement aux anticipations d'un certain nombre d'acteurs du marché, et qu'elle prévoyait d'aller aussi loin que nécessaire pour enrayer l'inflation.

Mais le ralentissement volontaire de l'activité économique via la hausse des taux directeurs de la Fed pour freiner l'inflation pourrait faire plonger l'économie américaine dans la récession.

Amazon confirme supprimer 18.000 emplois ___

Le géant du commerce électronique Amazon a annoncé mercredi soir qu'il allait supprimer "un peu plus de 18.000" emplois, y compris en Europe, nouveau signe majeur des difficultés du secteur de la technologie aux Etats-Unis. L'action résistait un peu mieux que le marché américain mais cédait tout de même 0,85% dans les premiers échanges.

Joyeuses fêtes pour Next et Ryanair ___

La compagnie aérienne Ryanair, cotée à Dublin, s'envolait de 6,50% au lendemain du relèvement de ses prévisions après un pic plus fort qu'attendu pendant les fêtes de fin d'année, entraînant EasyJet (+5,69%), ou IAG (+2,74%).

Les meilleures ventes annoncées par le géant de l'habillement britannique Next faisaient également flamber son cours de 7,28%.

Du côté de l'énergie ___

Sur le marché du pétrole, dont les cours avaient encore dévissé mercredi, le baril de WTI américain montait de 0,45% à 73,18 dollars vers 14H40 GMT et le baril de Brent de la mer du Nord se maintenait à 77,81 dollars.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, après être tombé un peu plus tôt à 63 euros le mégawattheure, son plus bas niveau depuis fin novembre 2021, remontait de 4,02% à 66,64 euros vers 14H35 GMT.

afp/rp