Le calendrier des ventes de titres du Trésor pour la fin de l'année, plus modeste que ce que beaucoup craignaient, a permis aux obligations de se redresser cette nuit, tandis que la Banque du Japon a clôturé un mois d'octobre effrayant pour les marchés mondiaux, mardi, avec une nouvelle mesure de resserrement modeste.

Un Halloween mouvementé de réunions politiques, de rapports macroéconomiques importants et d'une nouvelle série de résultats d'entreprises voit la plupart des marchés mondiaux se débarrasser des arêtes les plus vives d'un mois difficile, juste au moment où la Réserve Fédérale entame sa dernière réunion de deux jours.

Mais le soulagement des bons du Trésor, qui ont été les grands perdants de l'histoire pendant plusieurs semaines, est probablement le marqueur le plus important pour le reste de l'année.

Lundi, le Trésor américain a déclaré qu'il prévoyait d'emprunter 776 milliards de dollars au cours du quatrième trimestre de l'année, soit moins que les 852 milliards de dollars indiqués précédemment et moins que les prévisions de Wall Street.

Les responsables ont déclaré que cette baisse était due à une augmentation des recettes estimées, principalement parce que les paiements d'impôts de la Californie et d'autres États, qui avaient été reportés en raison de catastrophes naturelles, étaient désormais versés dans les coffres du Trésor.

Étant donné que l'annonce, en juillet, d'un emprunt de plus de mille milliards de dollars au troisième trimestre a largement contribué à la chute du marché obligataire depuis lors, les prévisions plus modérées pour les trois derniers mois ont fait reculer les rendements de référence à 10 ans, qui avaient atteint des sommets en 16 ans, dépassant les 5 %.

Dans l'espoir que la prime de risque réapparue pour la détention d'une dette à long terme s'atténue en conséquence, les rendements à 10 ans sont descendus jusqu'à 4,82 % mardi, soit quelque 20 points de base de moins que les récents sommets.

Même si la Banque du Japon a encore relâché son emprise sur les taux d'intérêt à long terme mardi en redéfinissant 1,0 % comme une "limite supérieure" souple plutôt qu'un plafond rigide, les marchés ont pu se consoler en se disant qu'elle n'était pas plus draconienne. Même si les rendements du gouvernement japonais à 10 ans ont bondi de 7 points de base pour atteindre 0,96 %, le yen s'est de nouveau fortement affaibli, dépassant les 150 dollars, et l'indice Nikkei 225 des principales actions a progressé.

De plus, les enquêtes sur les entreprises chinoises, étonnamment faibles en octobre, ont fait entendre de nouveaux bruits apaisants pour les obligations mondiales, même si ce n'est pas le cas pour la croissance mondiale. Les actions chinoises ont sous-performé et ont clôturé à nouveau en baisse.

Le recul des prix du pétrole brut, à leur plus bas niveau depuis les attaques du 7 octobre contre Israël, est venu s'ajouter au mélange de lundi, alors que l'invasion terrestre d'Israël dans la bande de Gaza progressait lentement et que la pression pour augmenter l'aide humanitaire aux citoyens assiégés, qui stagne, augmentait.

Les prix du brut se sont stabilisés autour de 83 dollars le baril mardi, les spéculations du marché sur une augmentation de la production de pétrole de schiste aux États-Unis circulant à la suite de récentes acquisitions importantes par les grandes sociétés pétrolières.

En Europe, la baisse des valeurs énergétiques a contrarié un marché plus positif en raison d'une chute de 4,2 % de BP après que les bénéfices du troisième trimestre ont manqué les prévisions des analystes.

Dans l'ensemble, le tableau indique une nouvelle journée positive pour les actions de Wall Street, avec des contrats à terme légèrement positifs avant l'ouverture, alors que la réunion de la Fed commence. Le S&P500 a rebondi après un mois épouvantable lundi pour enregistrer sa meilleure progression depuis le mois d'août, mais il reste en passe d'enregistrer son troisième mois consécutif de pertes depuis 2020.

La banque centrale américaine devrait à nouveau laisser les taux directeurs inchangés mercredi, alors qu'elle évalue la trajectoire de l'inflation et de l'économie au dernier trimestre, après un troisième trimestre exceptionnel.

Le rapport sur l'emploi d'octobre étant attendu vendredi, le dernier indice de confiance des consommateurs pour le mois en cours figure en tête de l'agenda économique de mardi. Le géant pharmaceutique Pfizer et l'entreprise de construction Caterpillar figurent sur la liste des bénéfices.

Par ailleurs, General Motors et les Travailleurs unis de l'automobile (United Auto Workers) ont conclu un accord de principe lundi en fin de journée, mettant fin à la campagne sans précédent de six semaines de grèves coordonnées menée par le syndicat, qui a permis d'obtenir des augmentations de salaire record pour les travailleurs des trois constructeurs automobiles de Détroit.

Les principaux développements qui devraient orienter les marchés américains plus tard dans la journée de mardi :

* Confiance des consommateurs américains en octobre, enquête de Chicago sur les entreprises en octobre, enquête de la Fed de Dallas sur le secteur des services en octobre, coûts de l'emploi au troisième trimestre, prix de l'immobilier en août.

* La Réserve fédérale entame une réunion de deux jours sur la politique monétaire.

* Résultats des entreprises américaines : Pfizer, Caterpillar, AMD, Amcor, Amgen, Marathon, MSCI, Caesars, Global Payments, Sysco, Eaton, Franklin Resources, Allegion, Assurant, AMETEK, Equity Residential, GE Healthcare, First Solar, Incyte, Paycom, Match, Bio-Techne, WEC Energy, Hubbell, Echolab, Zebra, ONEOK, Xylem

* Le Trésor américain vend aux enchères des bons à 12 mois